LA FLÈCHE DE LA CONDAMNATION

— Et Nathan dit à David : Tu es l'homme.

2 Samuel 12:7

David parla à Nathan comme un homme dont la conscience ne répondait pas à la parabole du prophète ; nous le voyons si dévot avant son péché, et si repentant après, pourtant apparemment (pour le moment) tout à fait inconscient de sa grande offense ; de sorte qu'il a besoin d'avoir sa propre indignation justifiée par la parole du prophète sur lui-même, pour qu'on lui dise clairement : 'Tu es l'homme.' On voit ici :—

I. Un exemple de l'un des effets les plus tristes du péché. - Tant que nous l'amusons volontairement, le péché domine la conscience et la détruit - que, tant que le péché y vit et y règne, l'âme est morte, car le Saint-Esprit est attristé et silencieux, ou s'est éloigné de nous ; et, tant qu'il en est ainsi, tout espoir de guérison ou de délivrance est perdu. Quel que soit notre péché, nous pouvons encore être sauvés, si nous trouvons la grâce de nous en repentir.

Mais la toute première conséquence du péché est la mort et l'insensibilité de l'âme ; à chaque avancée dans le péché, notre propre chance de retraite est de plus en plus coupée, et notre espérance ôtée ; il apporte, pour ainsi dire, son propre jugement avec lui. Ce fait expliquera pourquoi des hommes bons ont parlé si fortement de leur propre état de péché d'une manière qui peut parfois nous avoir semblé exagérée et fausse ; car c'est une récompense et une conséquence de la sainteté qu'à mesure que les hommes y avancent, les facultés spirituelles deviennent plus éclairées ; de même que c'est une conséquence du péché persévéré en ce que la conscience s'obscurcit et meurt.

II. Prenons pour nous cet avertissement du pouvoir aveuglant du péché.— Mais qui le dira ? Qui indiquera la Parole de Dieu, quand ils nous présenteront nos péchés, ou nous diront : « Tu es l'homme dont ces choses sont dites » ? Nous devons nous engager à le faire pour nous-mêmes. Nous sommes tenus de lire ou d'entendre la Parole de Dieu avec cette vue, afin que nous puissions l'appliquer à notre propre état. Quand nous entendons dénoncer notre propre péché, nous devons nous dire : « Tu es l'homme » dont on parle ; c'est votre propre mondanité, ou orgueil, ou convoitise, ou envie, ou amour du plaisir ; c'est votre propre insouciance ou indifférence, votre propre paresse ou gourmandise, ou intempérance, votre propre impatience ou manque de charité, votre propre dureté ou malhonnêteté, votre propre volonté ou incrédulité, qui sont réprimandés par ces paroles du Saint-Esprit : ils sont parlées à cause de vous et à vous seul, comme s'il n'y avait pas d'autre au monde auquel elles s'appliquaient.

-Tour. J. Currie.

Illustrations

(1) 'Bien que David ait été sévèrement puni, il a néanmoins été librement pardonné. Le pardon d'un délinquant peut être accordé de deux manières : il peut être sans aucune condition, ou il peut être accordé tout aussi véritablement, tout aussi librement, et pourtant pas si inconditionnellement. Dans le cas présent, Dieu avait annexé un châtiment à son pardon et déclaré qu'il retomberait sur David, et à partir de ce jour, chaque visite mondaine qui rappelait le souvenir de son péché amenait avec elle une double bénédiction : elle gardait sa conscience tendre que son la chute pourrait être son avertissement ; et il renouvela le serment du pardon complet et définitif qui lui avait été promis.

(2) « On accorde généralement trop peu d'attention à la sévérité avec laquelle David a été puni pour ses péchés. Il a été puni tant qu'il a vécu, et tant qu'il a vécu, il s'est repenti de ces péchés et s'est humilié sous la conscience d'eux. Lorsque Nathan fut envoyé à David, il prononça cinq prophéties distinctes, non seulement « Tu ne mourras pas », mais quatre autres également, et celles-ci d'une teneur très différente ; et tous étaient pareillement comblés. Souligner l'accomplissement de ces prophéties revient simplement à donner un résumé de la vie après la mort de David.'

(3) « L'arrivée de Nathan sur la scène a dû être un soulagement positif. Combien peu le royal pécheur se rendait compte que cette simple allégorie, empruntée à la vie d'un berger, se représentait lui-même ! Mais, comme un éclair dans une nuit noire révèle soudain au voyageur le précipice au bord duquel il se tient, de même cette brève, terrible et stupéfiante phrase : « Tu es l'homme ! » le révéler à lui-même. « J'ai péché contre l'Éternel », sanglota le roi, et sa confession le soulagea aussitôt. Dès que le prophète fut parti, il écrasa cette brève confession dans le Psaume 51.'

(4) 'David a dû souffrir jusqu'à sa mort. Lorsque le Dr Hood Wilson est allé une fois rendre visite à une femme qui souffrait d'une agonie atroce, quelqu'un à son chevet lui a dit : « Sûrement, cette souffrance doit être aussi terrible que l'enfer. » Mais la pauvre femme, qui était une vraie disciple, et qui savait ce que c'était que d'avoir ses péchés pardonnés, répondit : « Non, non, il n'y a pas de colère là- dedans. Il y a beaucoup d'expérience dans cette réponse—il n'y a pas de colère dans la coupe des pardonnés.'

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