LE MYSTÈRE DE LA SOUFFRANCE

« Et comme Jésus passait, il vit un homme qui était aveugle depuis sa naissance. Et ses disciples lui demandèrent, disant : Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, qu'il est né aveugle ? Jésus répondit : Ni cet homme ni ses parents n'ont péché, mais c'est pour que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui.

Jean 9:1

Comme nous est familière et naturelle cette question, ce puzzle des Apôtres, de la douleur physique ! Et notre Seigneur donne sa réponse.

I. Rappelons-nous d'abord avec quelle précision notre Seigneur avait l'habitude de déclarer le lien intime entre la maladie corporelle et le péché spirituel . Ses miracles — Il l'a dit aux Juifs — devaient dire que c'était la même chose dans l'une ou l'autre région, qu'il dise : « Tes péchés te sont pardonnés » ou : « Lève-toi et marche.

' Alors Il disait aux hommes : 'Va, et ne pèche plus.' Il a établi le lien le plus étroit entre le mal physique de l'homme et le péché spirituel. Il déclara qu'il s'agissait des mêmes lois agissant à deux niveaux, l'esprit et le corps.

II. Et maintenant voici une autre réponse donnée.—Maintenant, à ce stade, l'aveugle, Il prend une nouvelle perspective, un niveau plus élevé. Sa réponse dirait ceci : Que le passé, quel qu'il soit, avec tout son mystère enchevêtré de douleur et de mal, le passé, avec toute sa triste histoire de déshonneur antique - que le passé soit rejeté, rejeté, jeté hors du compte. Les secrets d'un triste héritage, les subtilités cachées des troubles non tissés, les questions agitées d'où venait le mal, et à la charge de qui, ou de quelle origine lointaine, tout cela, avec les perplexités qu'il implique, et tous ces troubles et ces interminables angoisses, ces peuvent avoir leur vérité, qui ne peut être contredite ; mais maintenant, laissez tout cela aller, laissez-le disparaître, laissez-le passer. Adoptez-en un tout nouveau point de vue. 'Ni cet homme n'a péché, ni ses parents : mais pour que la gloire de Dieu soit révélée.' Notez l'expression—'mais c'est la gloire de Dieu.

III. La réponse donnée aux apôtres est, après tout, notre réponse chrétienne à beaucoup de doutes et de questions troublantes . — Devant nos yeux aussi se trouve le même problème, bien que maintenant infiniment élargi et multiplié. Le vaste monde de la douleur physique, comment il s'assombrit, comment nos âmes rétrécissent et meurent en nous alors que nous y faisons face sérieusement pour la première fois ! Nous pouvons passer à côté alors qu'il n'est connu que par ouï-dire, mais pas par l'expérience réelle.

Mais quand nous le touchons, quand il nous impose les mains, ou, bien pire, quand il frappe nos plus proches, alors tout le poids de la malédiction se fera sentir ; nous sommes sidérés et perdons la trace ; la matière est trop terrible, trop immense pour que nous puissions la calculer, la mesurer ou la définir. Il est vrai que nous, comme l'étaient les apôtres, avons raison, parfaitement raison, de nous accrocher à notre supposition fondamentale que toute cette scène épouvantable n'est pas conçue par Dieu.

Ce n'est pas Sa volonté. C'est la preuve d'une mésaventure épouvantable et d'un contre-mouvement. Cette douleur est la malédiction, c'est le signe, c'est le gage d'un péché malfaisant. Mais encore, bien que ce lien avec le péché direct soit plus évident que nous ne le permettons parfois, pourtant nous, comme les apôtres, sentons que cette question se cache toujours face à nos affirmations, ce problème de douleur si immense que nous sommes tout à fait incapables de le couvrir. dans les grandes généralités. Nous ne pouvons pas suivre la connexion. Est-ce lui qui a péché ? était-ce ses parents ? Qui peut dire qu'on ose parler positivement ?

IV. Laissez tomber ces questions, ces questions de détail . — Vous ne pouvez pas y répondre. Y répondre implique une connaissance complète et parfaite, et vous ne l'avez pas. Laissez cela venir dans l'au-delà, lorsque la connaissance parfaite vous sera donnée. Vous pouvez connaître des règles générales, mais vous ne pouvez pas les suivre dans les complexités déconcertantes de cette immense vie historique avec ses responsabilités sans fin. Passez donc au-delà d'eux, balayez-les hors de vue, laissez-les partir.

Vous n'avez pas besoin de discuter de la justice de Dieu. Lui aussi s'affligeait, s'indignait, plaignait de ce spectacle dont vous avez tant de pitié. Cette souffrance est devenue le motif, est devenue la raison pour laquelle son propre Fils bienheureux a été envoyé pour partager sa douleur, pour racheter sa malédiction, oui, au prix de sa propre vie, pour la déposer afin que son Père soit glorifié. C'est la loi fondamentale de l'Incarnation, c'est le principe même par lequel nous vivons.

Le chanoine Scott Holland.

Illustration

'Oh, qu'est-ce qu'on est,

Créatures frêles que nous sommes, que nous devrions nous asseoir

En jugement, homme contre homme ! et qu'étions-nous,

Si le Tout Miséricordieux devait nous rencontrer

Avec la même rigueur dont les moyens

De pécheur à pécheur metes !'

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