Juges 18:1-31

Juges 18:1 . L'héritage ne leur appartenait pas. Dan avait le septième lot, mais pas assez pour toutes ses familles.

Juges 18:5 . Demandez conseil à Dieu. C'était là encore une brèche totale, à la fois avec le sanctuaire de Dieu et avec le grand prêtre, qui avait le droit de consulter l'oracle. Nous nous émerveillons que Michée, maudit par sa mère pour sacrilège, soit blanchi par certains et devenu un pur adorateur du vrai Dieu !

Juges 18:6 . Vas en paix. Le jeune lévite a soit donné cette réponse, soit le diable a parlé à travers l'idole, comme l'observe Menochius. Bien que le nom de Jéhovah soit utilisé ici, il pouvait donner un oracle contre une colonie sidonienne qui n'était pas des sept nations, pour surprendre et exterminer un peuple inoffensif contre les Hébreux. Si le Seigneur, le Haut et le Saint, avait donné un oracle, cela n'avait pas été de voler Michée et d'installer le veau à Dan.

Juges 18:7 . Laish, appelé Leshem. Josué 19:47 . Ils l'appelèrent ensuite Dan, du nom de leur père. Elle était agréablement située au pied du mont Liban et près des sources qui forment le petit Dan ou bras plus faible du Jourdain.

Jéroboam construisit ensuite un temple à Dan pour le veau d'or, car Dan était un terrain propice à la croissance de l'idolâtrie. Cette ville était à l'extrémité nord de la terre promise, comme Beersheba l'était au sud. Les habitants vivaient à l'aise, dans le luxe, l'oisiveté et le vice. Ils n'avaient pas de roi et refusaient toute contrainte du pouvoir civil. Mais bien qu'ils aient vécu comme les Sidoniens; pourtant, comme ils n'avaient pas d'alliés, on suppose qu'ils étaient une branche des sept nations dévouées.

Juges 18:17 . Image taillée, éphod, teraphim, au pluriel, image fondue. Ce verset illustre ce qui est dit ci-dessus, que Michée avait une maison ou un temple de dieux, ce qui l'identifie aux idolâtres. Laish, maintenant Dan, étant à l'extrémité du pays, il n'était facile ni pour David ni pour Salomon d'abattre ces idoles.

Juges 18:30 . Jonathan, fils de Guershom, fils de Manassé. La Vulgate lit, le fils de Moïse. Les excuses pour cette variation sont qu'une lettre manque dans de nombreux manuscrits hébreux. Cette famille, paraît-il, garda ses places de prêtres dans le temple des idoles de Dan, jusqu'au jour de la captivité du pays.

D'autres lisent, cités par Du Pin : « jusqu'au jour de leur transmigration, après que l'arche a été retirée de Shiloh ». Il est assez évident, d'après Juges 1:21 , que les Benjaminites ne purent chasser les Jébusiens qui habitaient Jérusalem. Le livre des Juges fut donc écrit avant que David ne prenne la forteresse de Jébus, à laquelle il donna le nom de Sion.

Qu'entend-on alors par « la captivité du pays ? » Pas les avantages partiels de la Philistie, à l'ouest du Jourdain, ni la captivité des restes des dix tribus par Salmaneser ; mais la captivité finale par Nabuchodonosor. Maintenant, quand Esdras et d'autres ont transcrit les livres sacrés, il est probable, s'ils n'ont pas trouvé la phrase fréquente jusqu'à ce jour, que simplement pour l'illustration, ils ont transcrit dans le texte ce qui d'abord était une note marginale.

REFLEXIONS.

Une grande partie du sort de Dan, par inaction et manque d'esprit, est restée occupée par les Philistins ; et faute d'héritage, ils envoyèrent une colonie armée vers l'Assyrie. Avant de quitter la maison, ils ont eu la prudence d'envoyer cinq hommes pour explorer une situation ; et les habitants de Laish ne pensaient guère, en voyant ces hommes, qu'ils étaient les signes avant-coureurs de la destruction. Il arrive donc parfois que la vengeance éclate en un instant sur ceux qui sont en sécurité et se révoltent dans le péché.

Michée fut le premier à voir ses espoirs anéantis par cette expédition. Heureux s'il avait demeuré à la bonne vieille manière, conformément à l'alliance si souvent renouvelée. Il découvrit une âme sordide, et servit Dieu pour les bonnes choses de cette vie ; mais le Seigneur, indigné d'un motif aussi mesquin, le rétribua de honte et de perte. Remarquez comment les Danites se moquent de ses cris : « Qu'as-tu, qu'as-tu ? Tes dieux ont-ils abandonné ton temple ? Étaient-ils assez aveugles pour ne pas t'apercevoir du danger, et assez faibles pour ne pas te protéger quand il survenait ? Ainsi sera ridiculisé tout homme qui fait une idole de son or, ou place ses espérances dans un bras de chair.

Mais le caractère de ce jeune lévite est le plus à détester. Il erra dans la pauvreté pour chercher son pain ; et avait le plus besoin d'adhérer au Dieu de son père, afin qu'il puisse jouir des appuis de la piété. Lorsque Michée fit l'ouverture audacieuse à cet étranger, au lieu de défendre la cause de la vraie religion, il eut l'art de combiner son intérêt avec sa profession, un art digne d'exécration. Cet homme, ayant jadis trahi sa conscience et son Dieu, trahit ensuite son généreux bienfaiteur.

Dès qu'une proposition d'avancement s'offrit, il se joignit aux émigrés et devint le principal du complot pour le vol de Michée. Combien détestable est le caractère ministériel quand il est dépourvu de toutes ces vertus qui font sa vraie gloire et commandent la vénération des hommes. S'il prêche contre le vice, les méchants diront bientôt : taisez-vous et partez avec nous. Mais le lévite a-t-il prospéré dans sa trahison ? Les Danites ont-ils gardé foi avec un homme qui n'avait pas gardé foi avec le ciel ? Non : ils ont placé Jonathan dans le nouveau pontificat, et ont abaissé cet homme à une humble servitude. Quand un homme était-il heureux, infidèle à son Dieu et apostat de sa profession.

Notez aussi la terrible contagion de l'apostasie et du vice. Une vieille femme, affectée probablement de quelques racines de la superstition égyptienne, a amassé de l'argent pour un éphod, un téraphim et quelques idoles. Elle a corrompu son fils et ses voisins. Les Danites également qui ont volé ce temple sont devenus corrompus avec le sacrilège aux âges futurs, et se sont impliqués dans des punitions plus grandes que la perte de Michée. Comme les magistrats et les ministres doivent donc être zélés pour la suppression du vice et la conservation de la religion. Par la suppression vigoureuse d'un seul vice dans l'œuf, ils peuvent empêcher des calamités pour les siècles à venir.