Je suis affligé et prêt à mourir dès ma jeunesse : tandis que je souffre tes terreurs, je suis distrait.

Terreurs religieuses

De même que les conforts qu'offre la vraie religion sont le seul appui sûr contre les maux et les calamités auxquels chaque condition de la vie est plus ou moins exposée, de même les terreurs de la religion, étant très graves en elles-mêmes, à l'exclusion de ces conforts, ajoutent du poids à tous nos misères, et sont un fardeau trop lourd pour que l'esprit d'un homme puisse le supporter. Ces terreurs proviennent de...

I. L'incertitude dans la religion. L'homme religieux craint Dieu parce qu'il le connaît ; et c'est pourquoi il le craint, comme un Père et un Juge sage, juste, bon et miséricordieux doit être craint : sa crainte est pleine d'amour et de révérence, et n'a rien de terrible en elle, à moins que la culpabilité et une conscience blessée ne l'arme de terreurs; mais l'homme superstitieux craint Dieu, comme les enfants et les hommes faibles craignent les esprits et les apparitions ; il tremble à la pensée de lui, il fuit il ne sait quoi, se réfugie il ne sait où ; et cette hâte et cette confusion d'esprit, il l'appelle religion ; mais le psalmiste lui a donné un meilleur nom, c'est la distraction.

II. Fausses notions de Dieu, et de l'honneur et du culte qui Lui sont dus. Nous ne devons jamais attendre de Dieu plus que ce qu'il a expressément promis, ou qu'il peut accorder conformément aux mesures par lesquelles sa providence gouverne et gouverne le monde. Si nous dépassons ces bornes, la religion, au lieu d'être notre confort, deviendra bientôt notre tourment ; mais nous, et non la religion, serons à blâmer. Si nous considérons que ce monde est un état d'épreuve, et que les afflictions sont des épreuves, nous ne pouvons jamais nous l'attribuer, que Dieu nous délivrera à notre demande de toutes les afflictions ; car ce serait s'avouer en état d'épreuve, et, en même temps, s'attendre à ce qu'aucune épreuve ne vienne près de nous :C'est supposer que Dieu nous a montré un moyen de vaincre la grande fin de sa providence en nous envoyant dans ce monde ; Il nous a envoyés ici pour être mis à l'épreuve, et pourtant nous pensons l'emporter sur lui pour ne pas nous mettre à l'épreuve.

III. Une conscience blessée sous le sentiment de culpabilité. La religion naturelle n'a pas de remède pour cela ; parce que le titre par obéissance étant perdu, il n'y a pas de certains principes de raison à partir desquels nous puissions conclure jusqu'où et à quels cas s'étendra la miséricorde de Dieu ; parce que nous ne pouvons avoir aucune assurance de nous-mêmes que notre douleur est telle, et nos résolutions d'amendement telles qu'elles peuvent mériter pitié ; et enfin parce que toute cette affaire est fondée sur des raisons et des spéculations trop exactes et trop raffinées pour être d'un usage commun à l'humanité.

Cette dernière raison seule justifiera suffisamment la sagesse et la bonté de Dieu, en proposant au monde une méthode sûre et générale pour le salut des pécheurs ; car que se passe-t-il si vous avez assez de pénétration pour voir un moyen pour les pécheurs de s'échapper sous la religion naturelle ? Vos grandes parties doivent-elles être une mesure pour les relations de Dieu avec le monde ? Des milliers et des milliers vivront-ils et mourront-ils sans confort parce qu'ils ne peuvent pas raisonner comme vous ? Cette considération doit faire que ceux qui ont la plus haute opinion d'eux-mêmes, et donc de la religion naturelle, adorent la bonté de Dieu en condescendant aux infirmités des hommes, et en leur montrant le chemin de la miséricorde, qu'ils n'ont pu découvrir. Il l'a fait par la révélation de l'Évangile du Christ, qui est la grande charte du pardon du pécheur, un certain remède contre toutes les terreurs et les craintes de la culpabilité.

IV. Troubles accidentels de l'esprit ou du corps. Quelle que soit l'union de l'âme et du corps, elles sont si unies, que les troubles de l'une dérivent souvent vers l'autre. Un esprit mélancolique gaspillera la force et apportera pâleur et maigreur sur le corps ; les troubles du corps affectent souvent l'esprit; un coup de paralysie privera un homme de l'usage de son entendement et le laissera handicapé d'esprit aussi bien que de corps.

C'est pourquoi j'attribue quelques craintes religieuses aux désordres du corps, bien qu'elles appartiennent proprement à l'esprit. Ces terreurs ne peuvent être imputées comme une tache à la religion ; non par lui, du moins, qui reconnaît la providence de Dieu, et dont le principe de religion est la raison ; car toute folie est destructrice de la raison, autant que ces terreurs sont destructrices de la religion : elles sont toutes deux destructrices : ce sont des maux auxquels il faut se soumettre ; et si nous ne pouvons en expliquer la raison, il nous convient d'être muets et de ne pas ouvrir la bouche en sa présence dont les voies sont inexplorées. ( Bp. Sherlock. )

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