19 Par lequel aussi Peter a ajouté ceci, afin que nous sachions que le pouvoir vivifiant du L'Esprit dont il a parlé n'a pas seulement été mis en avant quant au Christ lui-même, mais est également répandu à notre égard, comme Paul le montre dans Romains 5:5. Il dit alors que le Christ n'est pas ressuscité seulement pour lui-même, mais qu'il a fait connaître aux autres la même puissance de son Esprit, de sorte qu'il a pénétré jusqu'aux morts. Il s'ensuit que nous ne le sentirons pas moins en vivifiant ce qui est mortel en nous.

Mais comme l'obscurité de ce passage a produit, comme d'habitude, diverses explications, je vais d'abord réfuter ce qui a été avancé par certains, et deuxièmement, nous chercherons son sens authentique et vrai.

L’opinion commune est que la descente du Christ aux enfers est mentionnée ici; mais les mots ne signifient rien de tel; car il n’est pas fait mention de l’âme du Christ, mais seulement du fait qu’il est allé par l’Esprit: et ce sont des choses très différentes, que l’âme de Christ est allée et que Christ a prêché par la puissance de l’Esprit. Puis Peter a expressément mentionné l'Esprit, pour qu'il puisse supprimer la notion de ce que l'on peut appeler une présence réelle.

D'autres expliquent ce passage des apôtres, que Christ, par leur ministère, est apparu aux morts, c'est-à-dire aux incroyants. J'admets en effet que le Christ, par l'intermédiaire de ses apôtres, est allé par son Esprit vers ceux qui étaient pour ainsi dire en prison; mais cette exposition semble incorrecte à plusieurs égards: Premièrement, Pierre dit que le Christ est allé vers les esprits, par lequel il entend les âmes séparées de leur corps, car les hommes vivants ne sont jamais appelés esprits; et deuxièmement, ce que Peter répète dans le quatrième chapitre sur le même sujet, n'admet pas une telle allégorie. Par conséquent, les mots doivent être correctement compris des morts. Troisièmement, il semble très étrange que Pierre, parlant des apôtres, remonte immédiatement, comme s'il s'oublie, au temps de Noé. Ce mode de parole serait certainement des plus inadaptés. Alors cette explication ne peut pas être juste.

De plus, l'étrange notion de ceux qui pensent que les incroyants quant à la venue du Christ, après sa mort, ont été libérés de leur péché, n'a pas besoin d'être longtemps réfutée; car c'est une doctrine indubitable de l'Écriture que nous n'obtenons le salut en Christ que par la foi; alors il n'y a plus d'espoir pour ceux qui continuent à mourir sans croire. Ils parlent de ce qui est un peu plus probable, qui disent que la rédemption obtenue par le Christ a profité aux morts, qui au temps de Noé étaient longtemps incrédules, mais se sont repentis peu de temps avant d'être noyés par le déluge. Ils comprirent alors qu'ils souffraient dans la chair du châtiment dû à leur perversité, et qu'ils étaient pourtant sauvés par Christ, de sorte qu'ils ne périrent pas à jamais. Mais cette interprétation ne peut pas tenir; il est en effet incompatible avec les mots du passage, car Pierre n'attribue le salut qu'à la famille de Noé, et abandonne à la ruine tous ceux qui n'étaient pas dans l'arche.

Je n'ai donc aucun doute, mais Pierre parle en général, que la manifestation de la grâce du Christ a été faite aux esprits pieux, et qu’ils étaient ainsi dotés de la puissance vitale de l’Esprit. Il n'y a donc aucune raison de craindre qu'elle ne nous parvienne pas. Mais on peut se demander pourquoi il met en prison les âmes des pieux après avoir quitté leurs corps? Il me semble que φυλακὴ signifie plutôt une tour de guet dans laquelle se tiennent des sentinelles dans le but de regarder, ou l'acte même de regarder, car elle est souvent si prise par les auteurs grecs; et la signification serait très appropriée, que les âmes pieuses veillaient dans l'espoir du salut promis, comme si elles le voyaient de loin. Il n'y a pas non plus de doute que les saints pères dans la vie, ainsi qu'après la mort, ont orienté leurs pensées vers cet objet. Mais si le mot prison était préféré, il ne serait pas inapproprié; car, comme pendant qu'ils vivaient, la Loi, selon Paul, (Galates 3:23,) était une sorte de prison dans laquelle ils étaient gardés; ainsi, après la mort, ils ont dû ressentir le même désir de Christ; car l'esprit de liberté n'avait pas encore été pleinement donné. Cette angoisse de l'attente était donc pour eux une sorte de prison.

Continue après la publicité
Continue après la publicité