Il semble qu'au début de l'Évangile, les esclaves acclamaient leur cœur, comme si le signal avait été donné pour leur émancipation; car Paul travaille dur, dans tous ses écrits, pour réprimer ce désir; et en effet la condition de l'esclavage était si dure que nous n'avons pas besoin de nous étonner qu'elle était extrêmement odieuse. Or, il est d'usage de saisir, au profit de la chair, tout ce qui a la moindre apparence d'être en notre faveur. Ainsi, quand on leur a dit que nous sommes tous frères, ils ont immédiatement conclu qu'il n'était pas raisonnable qu'ils soient les esclaves de frères. Mais bien que rien de tout cela ne leur soit venu à l'esprit, les hommes encore misérables ont toujours besoin de consolation, qui peut apaiser l'amertume de leurs afflictions. D'ailleurs, on ne pouvait pas les persuader sans peine de plier le cou, volontairement et gaiement, à un joug si dur. Tel est donc l'objet de la présente doctrine.

1 Ceux qui sont esclaves sous le joug En raison de la fausse opinion de sa propre excellence qui chaque personne divertit, il n'y a personne qui supporte patiemment que les autres devraient régner sur lui. Ceux qui ne peuvent éviter la nécessité obéissent à contrecœur à ceux qui sont au-dessus d'eux; mais intérieurement ils s'inquiètent et se ragent, parce qu'ils pensent qu'ils souffrent mal. L'Apôtre coupe, d'un seul mot, toutes les disputes de ce genre, en exigeant que tous ceux qui vivent «sous le joug» s'y soumettent volontairement. Il veut dire qu'ils ne doivent pas se demander s'ils méritent ce lot ou un meilleur; car il suffit qu'ils soient liés à cette condition.

Lorsqu'il leur enjoint d'estimer dignes de tout l'honneur les maîtres qu'ils servent, il leur demande non seulement d'être fidèles et diligents dans l'accomplissement de leurs devoirs, mais aussi de respecter et les respecter sincèrement en tant que personnes placées à un rang plus élevé qu'eux-mêmes. Nul ne rend ni à un prince ni à un maître ce qu'il leur doit, à moins que, vu l'éminence à laquelle Dieu les a élevés, il les honore, parce qu'il leur est soumis; car, si indignes qu'ils en soient souvent, cette autorité même que Dieu leur accorde leur donne toujours droit à l'honneur. D'ailleurs, personne ne rend volontiers service ou obéissance à son maître, à moins qu'il ne soit convaincu qu'il est tenu de le faire. D'où il s'ensuit que cette sujétion commence par cet honneur dont Paul souhaite que ceux qui gouvernent soient considérés dignes.

Pour que le nom et la doctrine de Dieu ne soient pas blasphémés Nous sommes toujours trop ingénieux à notre place. Ainsi les esclaves, qui ont des maîtres incrédules, sont assez prêts à objecter qu'il est déraisonnable que ceux qui servent le diable aient la domination sur les enfants de Dieu. Mais Paul rejette l'argument du côté opposé, selon lequel ils doivent obéir à des maîtres non croyants, afin que le nom de Dieu et l'Évangile ne soient pas mal dénoncés; comme si Dieu, que nous adorons, nous incitait à la rébellion, et comme si l'Évangile rendait obstinés et désobéissants ceux qui doivent être soumis aux autres.

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