10. C'est pourquoi plutôt, frères, faites preuve de diligence. Il tire cette conclusion, que c'est une preuve que nous avons été vraiment élus, et pas en vain appelés par le Seigneur, si une bonne conscience et l'intégrité de vie correspondent à notre profession de foi. Et il en déduit qu'il devrait y avoir plus de travail et de diligence, parce qu'il avait déjà dit que la foi ne devrait pas être stérile.

Certains exemplaires ont, «par de bonnes œuvres»; mais ces mots ne changent pas de sens, car ils doivent être compris mais pas exprimés. (152)

Il mentionne appeler en premier, mais le dernier dans l'ordre. La raison en est que l’élection a plus de poids ou d’importance; et c'est un bon arrangement d'une phrase pour subjoindre ce qui prime. La signification est alors, travail pour que vous puissiez avoir cela prouve vraiment que vous n'avez pas été appelé ni élu en vain. En même temps, il parle ici de l'appel comme effet et preuve de l'élection. Si quelqu'un préfère considérer les deux mots comme signifiant la même chose, je ne m'y oppose pas; car l'Écriture fusionne parfois la différence qui existe entre deux termes. J'ai cependant énoncé ce qui me paraît plus probable. (153)

Maintenant, une question se pose: si la stabilité de notre vocation et de notre élection dépend de bonnes œuvres, car s'il en est ainsi, il s'ensuit que cela dépend de nous. Mais toute l'Écriture nous enseigne, premièrement, que l'élection de Dieu est fondée sur son dessein éternel; et deuxièmement, cet appel commence et s'achève par sa bonté gratuite. Les sophistes, afin de transférer à nous-mêmes ce qui est propre à la grâce de Dieu, pervertissent généralement cette évidence. Mais leurs évasions peuvent être facilement réfutées. Car si quelqu'un pense que l'appel est rendu sûr par les hommes, il n'y a rien d'absurde là-dedans; nous pouvons cependant aller plus loin encore, afin que chacun confirme sa vocation en menant une vie sainte et pieuse. Mais il est très insensé d'en déduire ce que prétendent les sophistes; car c'est une preuve non pas tirée de la cause, mais au contraire du signe ou de l'effet. De plus, cela n'empêche pas l'élection d'être gratuite, et cela ne montre pas non plus que c'est dans notre propre main ou pouvoir de confirmer l'élection. Car il en est ainsi: Dieu appelle effectivement à la vie celui qu'il a prédestiné dans son conseil secret avant la fondation du monde; et il poursuit aussi le cours perpétuel de l'appel par la grâce seule. Mais comme il nous a choisis et nous appelle à cette fin, afin que nous soyons purs et sans tache en sa présence; la pureté de la vie n'est pas appelée à tort la preuve et la preuve de l'élection, par laquelle les fidèles peuvent non seulement témoigner aux autres qu'ils sont les enfants de Dieu, mais aussi se confirmer dans cette confiance, de telle manière, cependant, qu'ils fixent leur base solide sur autre chose.

En même temps, cette certitude, mentionnée par Pierre, doit, je pense, être rapportée à la conscience, comme si les fidèles se reconnaissaient devant Dieu pour être choisis et appelés. Mais je prends cela simplement du fait même, que l'appel apparaît comme confirmé par cette sainteté même de la vie. Il peut, en effet, être rendu, Travail pour que votre appel devienne certain; car le verbe ποιεῖσθαι est transitif ou intransitif. Cependant, quel que soit votre rendu, le sens est à peu près le même.

L'importance de ce qui est dit est que les enfants de Dieu se distinguent des réprouvés par cette marque, qu'ils vivent une vie pieuse et sainte, parce que c'est le dessein et la fin de l'élection. D'où il est évident à quel point certains hommes vils sans scrupules bavardent méchamment, lorsqu'ils cherchent à faire de l'élection gratuite une excuse pour toute licence; comme si, pour ainsi dire! nous pouvons pécher en toute impunité, parce que nous avons été prédestinés à la justice et à la sainteté!

Car si vous faites ces choses. Pierre semble de nouveau attribuer aux mérites des œuvres, que Dieu favorise notre salut, et aussi que nous persévérons continuellement dans sa grâce. Mais l'explication est évidente; car son dessein était seulement de montrer que les hypocrites n'ont en eux rien de réel ni de solide, et que, au contraire, ceux qui prouvent leur vocation avec certitude par de bonnes œuvres, sont exempts du danger de tomber, car la grâce de Dieu par lequel ils sont soutenus. Ainsi la certitude de notre salut ne dépend nullement de nous, car sans doute la cause en est au-delà de nos limites. Mais à l'égard de ceux qui ressentent en eux-mêmes l'action efficace de l'Esprit, Pierre leur demande de prendre courage pour l'avenir, car le Seigneur a posé en eux le fondement solide d'un appel véritable et sûr.

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