31. Comment dois-je? La plus excellente modestie de l'eunuque, qui non seulement permet à Philippe, qui était du genre commun, de l'interroger, mais aussi volontiers (547) avoue son ignorance. Et sûrement nous ne devons jamais espérer qu'il se montrera un jour apte à être enseigné qui est gonflé de la confiance de son propre esprit. Par la présente il arrive que la lecture des Écritures profite si peu à ce jour, parce que nous pouvons à peine en trouver un parmi cent qui se soumette volontairement à apprendre. Car tandis que tous les hommes ont presque honte d'ignorer ce dont ils ignorent, chacun avait plutôt fièrement nourri son ignorance que paraissait être un savant pour les autres hommes. Oui, beaucoup les prennent avec hauteur pour enseigner à d'autres hommes. Néanmoins, rappelons-nous que l’eunuque a ainsi confessé son ignorance, que, malgré cela, il était l’un des savants de Dieu quand il a lu les Écritures. Telle est la véritable révérence de l'Écriture, quand, lorsque nous reconnaissons qu'il y a cette sagesse qui y est déposée, qui dépasse (548) tous nos sens; et pourtant, nous ne le détestons pas, mais, en lisant avec diligence, nous dépendons de la révélation de l'Esprit et désirons qu'un interprète nous soit donné.

Il a prié Philippe de monter. C'est un autre signe de modestie, qu'il cherche un interprète et un enseignant. Il aurait pu rejeter Philippe selon l'orgueil des hommes riches; car c'était une certaine réprobation secrète de l'ignorance quand Philippe dit: Comprends-tu ce que tu lis? Mais les hommes riches pensent qu'ils leur ont fait un grand tort si un homme leur parle simplement. Et, par conséquent, ils éclatent peu à peu dans ces discours: Qu'est-ce que cela pour toi? ou, qu'as-tu à faire de moi? Mais l'eunuque se soumet humblement à Philippe afin que par lui il puisse être enseigné. Ainsi devons-nous être conscients si nous désirons que Dieu soit notre enseignant, dont l'Esprit repose sur les humbles et les doux, (Ésaïe 66:2). Et si quelqu'un se méfie de lui-même , soumettez-vous pour être enseigné, les anges descendront plutôt du ciel (549) que le Seigneur nous permettra de travailler en vain; cependant (comme l'eunuque) nous devons utiliser toutes les aides que le Seigneur nous offre pour la compréhension des Écritures. Les hommes frénétiques ont besoin d'inspirations et de révélations (550) du ciel et, pendant la saison moyenne, ils méprisent le ministre de Dieu, par la main duquel ils devraient être gouvernés . D'autres, qui se fient trop à leur propre esprit, se porteront garant de n'entendre personne et ne liront aucun commentaire. Mais Dieu ne veut pas que nous méprisions les secours qu'il nous offre, et il ne laisse pas échapper à ceux qui les méprisent. Et ici, nous devons nous rappeler que l'Écriture ne nous est pas seulement donnée, mais que des interprètes et des enseignants sont également ajoutés, pour nous aider. Pour cette cause, le Seigneur envoya plutôt Philippe qu'un ange à l'eunuque. Car à quelle fin a servi ce circuit, que Dieu appelle Philippe par la voix de l'ange, et n'envoie pas l'ange lui-même aussitôt, sauf parce qu'il nous accoutumerait à entendre les hommes? Ce n'est assurément pas une petite louange de la prédication extérieure, que la voix de Dieu retentit dans la bouche des hommes pour notre salut, lorsque les anges se taisent. Sur ce point, je parlerai plus en détail des neuvième et dixième chapitres.

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