8. Ce sera donc comme quand un homme affamé rêve. Il compare les Juifs à des «hommes affamés», qui dorment effectivement, mais dont l'estomac vide a soif de nourriture; car il est naturel que les hommes rêvent de nourriture et de divertissements quand ils en ont besoin. Ainsi, tandis que les Juifs regardaient, ils étaient comme des «hommes affamés». Le Seigneur les avertissait continuellement par ses prophètes et les invitait aux fêtes divines de la parole; mais ils méprisaient ces fêtes, et préféraient se réfugier entièrement dans leurs vices, et s'y endormir, que de participer pleinement à ces fêtes sacrées. En conséquence, tout en apaisant leurs consciences, ils s'imaginaient qu'ils avaient l'abondance de toutes choses et qu'ils étaient libres de tout inconvénient. Isaïe déclare qu'ils ressemblent beaucoup à ce «rêve» et à cette «vision aérienne»; car, quand ils ont été excités par une calamité soudaine, ils sentiront combien ces «rêves et visions» étaient vides et insignifiants, et combien était fausse et trompeuse l'opinion qu'ils s'étaient faite qu'ils jouissaient de l'abondance. De même que les «hommes affamés», qui ont fait de tels rêves, sont rendus plus faibles par eux, de même le peuple, qui avait été faussement persuadé que tout allait bien avec eux, endurera un malaise bien plus grand que s'il n'avait jamais chéri dans leur l'esprit une telle pensée, mais, au contraire, avait été conscient de leur pauvreté et nudité.

Il en sera de même pour la multitude. À première vue, l’expression semble dure, quand il dit: «La multitude de ceux qui combattent Ariel sera comme un rêve;» mais il faut l'expliquer de cette manière: «Quand les Juifs, par faux espoir, se promettront la délivrance, comme si les ennemis voulaient être chassés au loin, ils sentiront vite qu'ils ont été trompés; de la même manière qu'une personne dont la faim fait rêver qu'elle se régale luxueusement, dès son réveil, sent que sa faim est plus vive qu'avant. Je ne vois donc rien ici qui soit propre à apporter de la consolation, car le Prophète poursuit le même sujet et s'exclame contre le mépris et la rébellion des Juifs, sur lesquels le Prophète ne pouvait faire aucune impression par des exhortations ou des menaces. (264)

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