4. Et j'ai dit: En vain j'ai travaillé dur. Le Prophète présente ici une grave plainte au nom de l'Église, mais de telle manière que, comme nous l'avons déjà fait remarquer, nous devons commencer par la Tête. Le Christ se plaint donc avec ses membres, qu'il semble que son travail ait été jeté; car, ayant autrefois prononcé un éloge élevé et frappant sur la puissance et l'efficacité de la parole qui sort de sa bouche, alors qu'elle ne fait guère de bien et que la gloire que Dieu exige de son ministère ne brille pas, il présente donc l'Église comme se plaignant de passer son travail sans succès, parce que les hommes ne se repentent pas de la prédication de la doctrine céleste.

Il était absolument nécessaire que le Prophète ajoute ceci; d'abord, que nous sachions que le fruit dont il parlait n'est pas toujours visible aux yeux des hommes; car autrement nous pourrions remettre en question la vérité de la parole, et pourrions avoir des doutes si ce qui est si obstinément rejeté par beaucoup était la parole de Dieu. Deuxièmement, il était nécessaire que nous puissions avancer avec une fermeté inébranlable et que nous puissions confier notre travail au Seigneur, qui ne permettra pas qu'il soit finalement improductif. Le Prophète entendait donc se prémunir contre une tentation dangereuse, afin que nous ne puissions pas, à cause de l'obstination des hommes, perdre courage au milieu de notre chemin. Et en effet, Christ commence par la plainte, dans le but d'affirmer que rien ne l'empêchera d'exercer sa fonction. Le sens des mots pourrait être plus clairement mis en évidence de la manière suivante: «Bien que mon travail ne soit pas rentable, et que j'aie presque épuisé mes forces sans rien faire de bien, il suffit cependant que Dieu approuve mon obéissance. Telle est aussi la portée de ce qu'il ajoute:

Mais mon jugement est devant Jéhovah. Bien que nous ne voyions pas clairement le fruit de nos travaux, il nous est cependant enjoint de nous contenter sur ce terrain, de servir Dieu, à qui notre obéissance est acceptable. Le Christ exhorte et encourage les enseignants pieux à lutter avec ferveur jusqu'à ce qu'ils se lèvent victorieux de cette tentation et, mettant de côté la méchanceté du monde, à avancer joyeusement dans l'accomplissement de leur devoir et à ne pas laisser leur cœur languir par la fatigue. Si donc le Seigneur se plaît à mettre à l'épreuve notre foi et notre patience à un point tel qu'il semblera que nous nous sommes fatigués sans but, nous devons cependant nous fier à ce témoignage de notre conscience au moins, nous ne sommes pas émus par la pure affection et ne servons pas Dieu, mais le monde et notre propre ambition. Dans de telles tentations, nous devrions donc avoir recours à ce sentiment.

Pourtant, il faut remarquer qu'ici le Christ et l'Église accusent le monde entier d'ingratitude; car l'Église se plaint à Dieu de manière à remonter le moral au monde, parce qu'aucun effet positif n'est produit sur elle par la doctrine de l'Évangile, qui en soi est efficace et puissante. Pourtant, tout le blâme repose sur l'obstination et l'ingratitude des hommes, qui rejettent la grâce de Dieu qui leur est offerte et choisissent de leur propre chef de périr. Que ces personnes vont maintenant accuser le Christ, qui disent que l'Évangile donne peu de fruits, et qui diffament la doctrine de la parole par de méchantes calomnies, et qui ridiculisent nos travaux comme étant vains et inutiles, et qui prétendent que, au contraire , ils excitent les hommes à la sédition et les conduisent au péché avec moins de contrôle. Qu'ils considèrent, dis-je, avec qui ils ont affaire, et quel avantage ils tirent de leur impudence, puisque les hommes seuls doivent porter le blâme, qui, autant qu'il est en leur pouvoir, rendent inutile la prédication de la Parole.

Les ministres pieux, qui déplorent amèrement que les hommes périssent si misérablement par leur propre faute, et qui parfois se dévorent et se gaspillent par le chagrin, lorsqu'ils éprouvent une si grande perversité, doivent encourager leur cœur par cette consolation, et ne pas s'inquiéter jetez le bouclier et la lance, bien que parfois ils s'imaginent que ce serait mieux pour eux de le faire. Qu'ils considèrent qu'ils partagent avec le Christ cette cause; car le Christ ne parle pas seulement de lui-même, comme nous l'avons mentionné précédemment, mais entreprend la cause de tous ceux qui le servent fidèlement et, comme leur avocat, porte une accusation au nom de tous. Qu'ils comptent donc sur sa protection et permettez-lui de défendre leur cause. Qu'ils invoquent, comme Paul le fait, le jour du Seigneur, (1 Corinthiens 4:4,) et qu'ils ne tiennent pas compte des calomnies, des reproches ou des calomnies de leurs ennemis; car leur jugement est avec le Seigneur, et bien qu'ils soient cent fois calomniés par le monde, un Dieu fidèle approuvera et justifiera le service qu'ils lui rendent.

D'un autre côté, que les méchants, les méprisants de la parole et les hypocrites tremblent; car quand Christ accuse, il n'y aura pas de place pour la défense; et quand il condense, il n'y en aura pas qui puisse acquitter. Nous devons donc prendre garde que le fruit qui doit provenir de l'Évangile ne soit perdu par notre faute; car le Seigneur manifeste sa gloire afin que nous puissions devenir disciples du Christ et porter beaucoup de fruit.

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