4. Car le jour de la vengeance est dans mon cœur. Dans la première clause de ce verset, Esaïe laisse entendre que Dieu ne cesse pas de s'acquitter de sa charge, bien qu'il n'exécute pas instantanément ses jugements, mais, au contraire, retarde jusqu'à un moment saisonnier, qu'il sait bien; et qu'il ne nous appartient pas de lui prescrire quand ou comment il doit faire ceci ou cela, mais nous devons nous soumettre à son décret, afin qu'il puisse tout administrer selon son bon plaisir. N'imaginons donc pas qu'il dort, ou qu'il est oisif, quand il tarde.

Et l'année de mes rachetés est venue. Dans cette dernière clause, il montre que toutes ces choses sont faites pour le bien des croyants. «Jour» et «année» sont ici utilisés par lui dans le même sens; mais le mot «année» désigne la longue durée de la captivité, afin que les Juifs ne désespèrent pas ou ne s'évanouissent pas et ne se lassent pas, si la rédemption est longtemps retardée. Le Seigneur punit et détruit donc les hommes méchants dans le but de délivrer les pieux et de racheter son Église, pour laquelle il a une considération particulière.

Enfin, par leur massacre et leur destruction, il ouvre une voie à sa grâce. Et cela tend à notre consolation, que chaque fois que nous voyons des signes de la colère de Dieu contre les méchants, nous pouvons savoir que le fruit du châtiment qu'ils endurent nous viendra; car c'est ainsi qu'on voit bien que nos gémissements se font entendre, et que Dieu, quand il veut soulager les affligés, est armé de force pour mettre en fuite tous les ennemis de son Église. C'est pourquoi, bien que la croix nous soit lourde, mais en écoutant patiemment, apprenons à élever notre esprit par l'espérance vers cette «année» que Dieu a désignée pour exécuter sa vengeance.

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