12. Et il a regardé de part en part. Par conséquent, il apparaît plus clairement que Moïse est venu avec le dessein de secourir ses malheureux frères, et de les soulager et de les aider avec son aide, puisque, en tuant l'Egyptien, il a vengé le préjudice causé à un individuel, mais ayant une incidence sur toute la nation. Mais bien qu'il ait été inspiré par le Saint-Esprit avec un courage particulier pour l'accomplissement de cet acte, il était néanmoins accompagné d'une infirmité, qui montre qu'il n'a pas entrepris sans hésitation ce qu'il savait encore être sa vocation. Car Stephen (Actes 7:25) témoigne que Moïse n'a pas été poussé par un zèle téméraire à rester égyptien, mais parce qu'il savait qu'il était divinement désigné pour être le vengeur et le libérateur de sa nation. Pourtant, il cherchait à voir si quelqu'un le voyait, et n'osait punir le malfaiteur que par un coup secret. On s'aperçoit ainsi qu'il n'était pas tout à fait aussi hardi qu'il aurait dû l'être, et qu'il a dû lutter contre sa timidité. Encore une fois, nous déduisons de son hésitation que sa foi était faible, de sorte qu'il ne faut pas supposer qu'elle a été ainsi louée par l'apôtre parce qu'elle était absolument parfaite. D’abord, concluons donc que Moïse n’a pas eu recours imprudemment à l’épée, mais qu’il était armé par le commandement de Dieu et, conscient de sa vocation légitime, a assumé à juste titre et judicieusement le caractère que Dieu lui avait assigné. De là, il s'ensuit que des personnes privées agiraient de manière inappropriée, et ne seraient nullement admises par son exemple, si elles cherchaient à réprimer le mal par la force et les armes. Jusqu'ici, nous devons imiter Moïse en apportant une aide aux souffrants et aux opprimés, dans la mesure de nos moyens, et en nous souciant de ne pas encourir la mauvaise volonté des méchants, lorsque nous nous opposons à leurs oppressions; mais il faut laisser aux juges, investis de l'autorité publique, le soin de tirer l'épée de la vengeance. Si ceux-ci n'apportent pas leur aide aux innocents lorsqu'ils sont injustement traités, tout ce que nous pouvons faire est de murmurer; car même Moïse n'aurait pas été autorisé à aller plus loin, à moins qu'il n'eût été le vengeur désigné et le libérateur du peuple. Quant à la crainte par laquelle il a trahi sa pusillanimité et son manque de préparation actuel à remplir sa fonction, apprenons que l'obéissance des saints, tachée par le péché, est encore parfois acceptable auprès de Dieu par miséricorde; et donc, bien que la faiblesse de la chair nous soit un inconvénient dans l'accomplissement de notre devoir, ne cessons pas de lutter contre elle; car notre assurance de cela ne doit pas avoir un petit effet à nous animer, quand nous sommes persuadés que le pardon est prêt pour notre hésitation, si nous n'y cédons pas.

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