12. Les gens étaient donc dispersés à l'étranger. Cette circonstance prouve à quel point ils ont été affligés et quel travail au-delà de leurs forces leur a été imposé. Pour fabriquer des briques, au moins, elles auraient dû rester à un endroit particulier, mais la paille ne leur est pas fournie à cet effet; ils sont donc obligés de se disperser çà et là, et de ramasser du chaume au lieu de la paille dans les régions éloignées de l'Égypte. Ils ne pouvaient pas faire les deux; c'était alors en fait juste pour se procurer un faux prétexte, qu'il pourrait saisir comme le fondement de leur condamnation: comme on voit souvent aujourd'hui les ennemis du Christ inventer les tourments les plus insupportables, par lesquels la malheureuse Église peut être poussée à nier le Foi. Car c'était le dessein de Pharaon de chasser Moïse et Aaron loin, afin qu'ils ne fussent plus jamais agités pour le départ du peuple; et s'il avait obtenu ce souhait, il aurait sans doute remis une partie de son abominable cruauté; mais, parce qu'ils ne cessaient pas, il voulait extorquer au peuple par des souffrances amères, qu'il le renverrait lui-même, ou refusait même de prêter l'oreille aux commandements de Dieu. Car bien qu'il ait dû être parfaitement conscient qu'il n'y avait aucune raison d'accuser le peuple de paresse, mais que l'histoire des briques ne fut pas livrée, parce que les pauvres misérables, qui avaient à peine pu accomplir la moitié de leur travail auparavant, étaient maintenant incapables , par le plus grand effort, pour supporter leurs fardeaux, et voit donc qu'ils sont complètement accablés par eux; cependant il leur reproche encore de se délecter de l'oisiveté, afin qu'ils puissent se détourner de Moïse, et renoncer et abandonner l'espérance qui leur est présentée d'en haut. Et, parce qu'il ne peut que les tourmenter davantage en les tuant carrément, il ordonne à leurs officiers d'être battus, afin que, par leur punition, tout le peuple soit plus effrayé. Enfin, ceux qu'il voyait se tenir trop fermement, il se résolut à conduire enfin au désespoir. Il est sourd à toutes les excuses des officiers; car, une fois qu'il avait décidé d'écraser le peuple jusqu'à ce qu'il ait détruit en lui tout souvenir de Dieu, il n'y a pas plus de sentiment ni de pitié en lui que dans une pierre.

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