16. Et le Seigneur dit à Moïse. Là encore, comme auparavant, Aaron reçoit l'ordre d'agir comme l'inférieur de Moïse en punissant le tyran; et ceci comme étant plus ignominieux que comme si Moïse seul avait été employé. La nature de ce troisième fléau est très remarquable. Dieu trouble l'Égypte non seulement avec des grenouilles, mais avec des poux; car bien que les Hébreux ne soient pas entièrement d'accord sur les כנם, kinim , ils admettent pourtant qu'ils étaient de petits animaux ou insectes, qui produit honte et ennui, même pour les hommes les plus méchants. On voit alors combien Dieu a magnifiquement foulé aux pieds l'orgueil de l'Égypte, en infligeant un châtiment plein d'affront et de disgrâce; car s'il eût été pénible de sombrer sous un ennemi puissant et guerrier, était-il bien plus triste d'être vachement détruit par les poux. Nous ne pouvons pas non plus douter que Dieu ait préparé une telle armée, principalement pour manifester ouvertement la facilité avec laquelle il peut réduire à néant par dérision toute la force et la puissance terrestres. Et sûrement, à moins que les Égyptiens n'aient été quelque chose de plus que stupides et hors d'eux-mêmes, ce calcul leur serait venu à l'esprit; qu'arriverait-il par la suite, si le Créateur du ciel et de la terre s'appliquait à leur destruction de toutes ses forces, alors qu'ils se percevaient comme dépéris dans cette lutte presque ridicule avec lui? Mais apprenons de cette histoire que toutes les créatures sont prêtes au commandement le plus léger de Dieu, chaque fois qu’il choisit d’en faire usage pour châtier ses ennemis; et encore, qu'aucun animal n'est assez vil et méprisable pour ne pas avoir le pouvoir de faire du mal quand Dieu l'emploie; et enfin que les réprouvés l'obtiennent enfin par leurs actes orgueilleux, c'est-à-dire qu'ils sont, avec la plus grande infamie, obligés de céder aux vers eux-mêmes ou aux poux.

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