8. Tu ne me laveras jamais les pieds. Jusqu'à présent, la modestie de Peter était excusable, même si elle n'était pas exempte de blâme; mais maintenant il se trompe plus gravement, quand il a été corrigé, et pourtant il ne cède pas. (42) Et, en effet, c'est un défaut commun, que l'ignorance soit suivie de près par l'obstination. C'est une excuse plausible, sans aucun doute, que le refus découle de la révérence pour le Christ; mais comme il n'obéit pas absolument à l'injonction, le désir même de montrer son respect pour le Christ perd toute sa grâce. La vraie sagesse de la foi est donc d'approuver et d'embrasser avec révérence tout ce qui vient de Dieu, comme cela est fait avec convenance et en bon ordre; il n'y a pas non plus d'autre moyen, en effet, par lequel son nom puisse être sanctifié par nous; car si nous ne croyons pas que tout ce qu'il fait est fait pour une très bonne raison: notre chair, naturellement têtue, ne cessera de murmurer et ne rendra pas à Dieu l'honneur qui lui est dû, sauf par contrainte. Bref, jusqu'à ce qu'un homme renonce à la liberté de juger les œuvres de Dieu, quels que soient les efforts qu'il peut faire pour honorer Dieu, l'orgueil se cachera toujours sous le couvert de l'humilité.

Si je ne te lave pas. Cette réponse du Christ n'explique pas encore la raison pour laquelle il a résolu de laver les pieds de ses disciples ; seulement par une comparaison tirée de l'âme au corps, il montre qu'en lavant les pieds de ses disciples, il ne fait rien qui soit inhabituel ou incompatible avec son rang. Pendant ce temps, la réponse souligne la folie de la sagesse de Pierre. La même chose nous arrivera toujours, chaque fois que le Seigneur commencera à lutter avec nous. Tant qu'il se tait, les hommes s'imaginent avoir le droit de différer de lui: mais rien n'est plus facile pour lui que de réfuter, par un seul mot, tous les arguments plausibles qu'ils emploient. Comme Christ est Seigneur et Maître, Pierre pense qu'il n'est pas cohérent que Christ se lave les pieds. Mais le mal est, (43) qu'en refusant un tel service, il rejette l'essentiel de son propre salut. Il y a aussi une doctrine générale contenue dans cette déclaration, que nous sommes tous sales et abominables aux yeux de Dieu, jusqu'à ce que Christ lave nos taches. Maintenant, puisqu'il revendique pour lui-même le droit exclusif de lavage , que chacun se présente, o soit purifié de sa pollution, afin qu'il puisse obtenir une place parmi les enfants de Dieu.

Mais avant d'aller plus loin, il faut comprendre quel est le sens du mot wash. Certains le réfèrent au pardon gratuit des péchés; d'autres, à la nouveauté de la vie; tandis qu'une troisième classe l'étend à. les deux, et ce dernier point de vue, je l'admets joyeusement. Car Christ nous lave quand il enlève la culpabilité de nos péchés par son sacrifice expiatoire, afin qu'ils ne viennent pas en jugement devant Dieu; et, d'autre part, il nous lave quand il enlève, par son Esprit, les désirs méchants et pécheurs de la chair. Mais comme il ressortira peu après de ce qui suit, qu'il parle de la grâce de la régénération, je ne maintiens absolument pas l'opinion qu'il a inclus ici le lessive du pardon.

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