Bien que le Prophète ait été invité à ordonner aux ambassadeurs de dire aux rois par qui ils avaient été envoyés, Ainsi dit Jéhovah, des armées, (178) ils auraient pu encore refuser de le faire, et cela avec indignation:« Quoi! Sommes-nous venus ici pour être vos ambassadeurs? et qui es-tu vraiment qui nous commande? en outre, crois-tu que nous sommes assez fous pour menacer à cause de toi, nos rois et maîtres, et leur déclarer ce que tu as proposé, qu'ils vont bientôt devenir les serviteurs du roi chaldéen? Les ambassadeurs auraient pu ainsi traiter le saint Prophète avec dérision et rires: mais, comme nous l'avons dit, tout a été fait pour Sédécias et le peuple, afin que le Prophète puisse dissiper cette splendeur et cette splendeur vaines par lesquelles il vit que Sédécias et tous les Juifs étaient trompés; car ils pensaient avoir en quelque sorte de hautes et grandes montagnes à opposer au roi chaldéen et à son armée: «De quelle part peuvent-ils nous assaillir, puisque le roi de Tyrus est de notre côté, et aussi le roi de Sidon, le roi de Moab et le roi d'Ammon? ceux-ci règnent largement et leurs villes sont imprenables. Ainsi donc, les Juifs étaient convaincus qu'ils seraient exempts de tout trouble et de toute agression; mais pour qu'ils ne se trompent pas eux-mêmes par cette vaine démonstration, Jérémie dit:

«Déclarez, ambassadeurs, à vos maîtres ce que Dieu a dit, que vous devez vous soumettre au joug du roi de Babylone.

Et un symbole visible a été ajouté afin de confirmer la prédiction: le Prophète a reçu l'ordre de mettre un joug sur son cou, ou des jougs, car il parle au pluriel. מוט muth, signifie un poteau, un joug, un morceau de bois transversal: et sans doute il a appliqué des morceaux de bois sur son cou, comme le joug posé sur les bœufs; puis il a noué ce joug ou cette barre transversale; pour יסר, isar, signifie lier ou lier, et donc מוסרות, musarut, sont des groupes; מוסר, musar, signifie aussi parfois une ceinture; mais ici, il est à prendre pour des bandes ou des ligaments. C'était un triste spectacle de voir sur le cou de Jérémie, quand il sortit, le symbole de l'esclavage de tous les rois et nations: il était pour ainsi dire à la place de tout captif avant le temps; mais quand Dieu posa un joug sur les Juifs et sur toutes les autres nations, Jérémie était alors un homme libre; car, bien qu’il ait porté cette marque d’esclavage, il s’attendait au jugement de Dieu avec un esprit résigné, tandis que d’autres l’ignoraient. Mais cette confirmation les a rendus plus inexcusables, comme c'est le cas, quand Dieu, pour fortifier la foi, ajoute des sacrements ou d'autres aides à sa parole, par ce moyen il nous impressionne d'autant plus, car il enseigne ainsi non seulement nos oreilles, mais aussi nos les yeux et tous nos sens: quand Dieu n'omet ainsi rien qui puisse tendre à renforcer notre foi en sa parole, une condamnation plus lourde nous attend, si de tels signes ne nous servent pas.

Nous percevons alors la raison pour laquelle le Prophète a appliqué sur son cou le symbole de l'esclavage futur: s'il y avait quelque chose à enseigner parmi les gens, voir un tel signe avec leurs yeux devait leur être utile. Mais comme la plupart s'étaient endurcis dans leur obstination, ce qui aurait dû leur faire du bien, en les humiliant à temps devant Dieu, pour anticiper son jugement, n'avait d'autre effet que de rendre leur châtiment plus pénible.

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