Le Prophète confirme ce qu'il a dit. Nous avons déclaré que les Juifs, s'il leur restait un espoir, étaient pervers envers Dieu, mais qu'après avoir été amenés aux extrémités, ils sont devenus extrêmement abattus; car ils ont perdu tout espoir quant à leur état, et sont devenus si découragés qu'ils ne recevraient aucune consolation. Il ne suffisait donc pas, légèrement, ou en quelques mots, de leur promettre la restauration; il fallait que la promesse soit confirmée à plusieurs reprises. C'est donc maintenant le sujet du Prophète; il promet que l'éloge et la voix de la joie en découleraient.

Nous devons remarquer ici le contraste entre les soupirs, les gémissements, les plaintes, les lamentations et les remerciements; tant qu'ils étaient détenus en exil, aucun éloge n'aurait pu être entendu parmi eux. Le chagrin n'est, en effet, aucun obstacle pour nous empêcher de bénir Dieu dans une misère extrême; mais nous ne pouvons pas, la bouche pleine, pour ainsi dire, bénir Dieu, sauf lorsqu'une cause de joie nous est présentée. D'où cette parole de Jacques,

«Y a-t-il des joyeux parmi vous? laissez-le chanter. (Jaques 5:13)

Au moment où le Prophète parle d’action de grâce, il laisse entendre que la faveur de Dieu serait si grande qu’elle enlèverait toute douleur et tristesse aux Juifs. Mais il exhorte indirectement les fidèles à célébrer la bonté de Dieu. S'il avait seulement dit: «Sors d'eux la voix de la joie», cela aurait été, en effet, une phrase complète; mais il fallait aussi rappeler aux fidèles à quelle fin Dieu traiterait si bien avec son peuple, même pour qu'ils proclament sa bonté; car c'est le dessein pour lequel nous recevons tout bien de la main de Dieu. L'action de grâces est alors généralement liée à la joie, quand on parle de l'Église.

Mais nous avons dit que les fidèles ne peuvent pas louer Dieu avec autant d'empressement, lorsqu'ils sont accablés de détresse, que lorsque Dieu fait réjouir leur cœur; car le chagrin tient lié tous les sentiments des hommes; mais la joie, issue de la perception de la faveur paternelle de Dieu, dilate pour ainsi dire leurs âmes; et de là aussi leurs langues sont relâchées. Pour cette raison, il est dit dans Psaume 51:15,

"O Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.

David y laisse entendre qu'il était resté silencieux pendant un certain temps; quand Dieu lui cachait son visage, il ne put goûter à sa bonté paternelle. Pendant ce temps, David avait le cœur comme lié et la bouche fermée; mais il prie le Seigneur d'ouvrir la bouche, c'est-à-dire de lui accorder la joie qu'il lui rende grâce.

Nous percevons maintenant la signification du Prophète: il laisse entendre que, bien que les Juifs seraient dans le chagrin pendant un certain temps, gémiraient et pleureraient, mais cette condition ne serait pas perpétuelle; car Dieu les réconforterait enfin, afin qu'ils non seulement se réjouissent, mais proclament aussi sa miséricorde une fois libérés.

Il ajoute: Je les augmenterai, et ils ne seront pas diminués; Je les ornerai, etc. Certains disent ceci aussi: «Je les augmenterai:» mais les mots sont différents; et כבד cebed, signifie parfois augmenter, et parfois orner, glorifier, honorer. Les mots qui suivent sont également différents, מעת moth, et צער tsor. Et bien que le Prophète ait voulu répéter à peu près la même chose, il ne fait aucun doute qu'il avait l'intention d'exposer la faveur de Dieu par cette variété, comme s'il avait dit soyez la miséricorde de Dieu, afin que les Juifs reconnaissent, que ce qui avait été promis à leur père Abraham leur avait été rempli,

«Ta semence sera comme le sable de la mer et comme les étoiles du ciel.» (Genèse 22:17)

La perpétuité aussi, ou la continuité de sa faveur est dénotée, quand il dit, ils ne seront pas diminués, ils ne seront pas fait petit. Il est possible pour un peuple d'augmenter pendant une courte période; mais une telle chose n'est souvent pas de longue durée, car la forme de ce monde disparaît. Dieu promet alors la stabilité et la perpétuité à son Eglise, car il lui manifestera sa faveur de jour en jour et d'année en année. (15) Tel est le sens. Ça suit -

Et je vais les multiplier, et ils ne seront pas diminués,
Je les honorerai aussi, et ils ne seront pas dégradés.

- Éd.

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