Nous voyons qu'il y avait une certaine considération pour la religion chez les princes, car ils se sont soumis à entendre et ont reçu respectueusement le serviteur du Prophète. Si Jérémie lui-même était venu, il aurait sans doute été reçu comme prophète de Dieu, car un tel honneur a été donné à son serviteur, que les princes lui ont ordonné de s’asseoir, ce qui était certainement une faveur. Il apparaît donc qu'ils n'étaient pas des méprisants profanes de Dieu. Vient ensuite une autre chose, - qu'ils ont été émus de peur Puis quant aux conseillers du roi, nous voyons qu'ils étaient dans un tel état d'esprit, qu'ils écouté et redouté les menaces de Dieu. Mais c'était une peur qui, sans doute, disparut bientôt; et ce qu'il dit, que ils craignaient chacun quant à son voisin, était le signe d'un changement; car celui qui craint comme il se doit, pense à lui-même et s'examine devant Dieu; mais quand l'esprit vacille, les yeux se tournent l'un vers l'autre. C'était alors un signe de repentir non réel et authentique, de manière à craindre comme à se regarder les uns les autres, car ils devraient, chacun d'eux, regarder vers Dieu, afin qu'ils puissent d'une conscience intérieure reconnaître leurs péchés, et ainsi fuir vers le vrai remède.

Il s'ensuit qu'ils ont dit, déclarant que nous déclarerons au roi, etc . On apprend ainsi que leur peur était telle, qu'ils ne voulaient pas encore offenser le roi. Ils lui ont alors renvoyé l'affaire, soucieux de le satisfaire. Telle est la religion de la cour, même pour craindre Dieu pour ne pas perdre la faveur, mais au contraire, pour accomplir son devoir, pour ne pas être accusé de ne pas être suffisamment attentif et dévoué à l’intérêt du roi. Bref, le Prophète nous représente ainsi, comme dans un verre, la religion des conseillers du roi, et nous montre en même temps que leurs esprits étaient corrompus par l'ambition, et que cette ambition prévalait tellement, qu'ils accordaient plus de considération à un roi mortel qu'au seul vrai roi des cieux.

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