Il ajoute maintenant une troisième comparaison, - qu'il avait été accablé, pour ainsi dire, d'un flot de maux. Cette similitude se produit souvent dans l'Écriture, spécialement dans les Psaumes; car quand David a voulu exposer son désespoir, il a dit qu'il était plongé dans les eaux profondes. (Psaume 69:15.) Ainsi aussi en ce lieu le Prophète se plaint, que les eaux ont coulé sur sa tête, de sorte qu'il se croit perdu. Quoique, en effet, c’était la parole d’un homme dans un état désespéré, il est pourtant évident à partir du contexte que le Prophète était ferme dans l’espoir de la miséricorde de Dieu. Mais il parle selon le jugement de la chair; et nous savons que les fidèles sont pour ainsi dire divisés; car comme ils n'ont pas dépouillé la chair, ils doivent nécessairement connaître les adversités, être pris d'assaut par la peur et éprouver des angoisses; bref, quand la mort pèse sur eux, ils doivent en quelque sorte être exposés à la peur. En attendant, la foi dans leur cœur remporte la victoire, de sorte qu'ils ne succombent pas aux terreurs, aux soucis ou aux angoisses.

Lorsque, par conséquent, le Prophète dit que dans son propre jugement il a été perdu, il ne veut pas dire que sa foi était si éteinte qu'il a cessé de prier Dieu; car dans le verset suivant, il montre qu'il a persévéré dans la prière. Alors, comment a-t-il dit ou cru qu'il était perdu? même, comme je l'ai déjà dit, selon le jugement humain. Et nous voyons souvent que les fidèles se plaignent d'être abandonnés, que Dieu dort dans le ciel, qu'il s'est détourné d'eux. Toutes ces choses doivent être rapportées à la perception de la chair. Alors que les fidèles jettent les yeux sur les dangers, quand la mort arrive, non seulement ils tremblent, mais ils craignent beaucoup et s'évanouissent aussi. En attendant, comme je l'ai dit, ils luttent par la foi contre toutes ces tentations. Ainsi donc, faut-il comprendre ce passage, - que le Prophète croyait qu'il était perdu, c'est-à-dire autant qu'il pouvait en juger par l'aspect des choses à ce moment-là, car aucun espoir n'apparaissait alors à l'Église. Mais nous voyons encore que le Prophète ne s'est pas livré à ce désespoir; car il ajoute aussitôt, -

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