16. Mais leurs yeux étaient retenus. L’évangéliste le déclare expressément, de peur que quiconque ne pense que l’aspect du corps du Christ a été changé et que les traits de son visage étaient différents de ce qu’ils étaient autrefois. (314) Car si le Christ est resté comme lui-même, il n'a pas été reconnu, parce que les yeux des spectateurs étaient tenus; et cela enlève tout soupçon d'un fantôme ou d'une fausse imagination. Mais de là nous apprenons combien est grande la faiblesse de tous nos sens, puisque ni les yeux ni les oreilles ne déchargent leur fonction, à moins que le pouvoir ne leur soit sans cesse communiqué du ciel. Nos membres possèdent en effet leurs propriétés naturelles; mais pour nous rendre plus pleinement conscients qu'ils sont tenus par nous à la volonté d'un autre, Dieu en retient dans sa propre main l'usage, de sorte que nous devrions toujours considérer que c'est une de ses faveurs quotidiennes, que nos oreilles entendent et nos yeux voient; car s'il ne vivifie pas toutes les heures nos sens, toute leur puissance cédera aussitôt. Je reconnais volontiers que nos sens ne sont pas fréquemment tenus de la même manière que ce qui s'est passé à ce moment-là, de manière à faire une erreur si grossière sur un objet qui nous est présenté; mais par un seul exemple, Dieu montre qu'il est en son pouvoir de diriger les facultés qu'il possède. accordé, afin de nous assurer que la nature est soumise à sa volonté. Or, si les yeux corporels, auxquels appartient particulièrement le pouvoir de voir, sont tenus, chaque fois que cela plaît au Seigneur, afin de ne pas percevoir les objets qui leur sont présentés, nos compréhensions n'auraient pas une plus grande acuité, même si leur condition originelle restait intacte. ; mais non dans cette misérable corruption, après avoir été privés de leur lumière, ils sont sujets à d'innombrables tromperies, et sont plongés dans une si grossière bêtise, qu'ils ne peuvent que commettre des erreurs, comme nous arrive sans cesse. La discrimination appropriée entre la vérité et le mensonge, par conséquent, ne provient pas de la sagacité de notre propre esprit, mais nous vient de l'Esprit de sagesse. Mais c'est surtout dans la contemplation des choses célestes que se découvre notre stupidité; car non seulement nous imaginons que les fausses apparences sont vraies, mais nous transformons la claire lumière en ténèbres.

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