18. Lo, mon serviteur, que j'ai choisi. Pour fixer de plus près notre attention sur sa volonté, Dieu désigne du doigt, pour ainsi dire, la personne qu'il va envoyer; et c'est la conception de l'exclamation, Lo! Une raison similaire peut être attribuée aux épithètes qui suivent, lorsque Dieu l'appelle son serviteur, ses élus en qui son âme est heureuse. Car d'où vient-il, que les hommes osent mesurer le Christ par leur propre sens, mais parce qu'ils ne considèrent pas que leur rédemption dépend exclusivement de la grâce de Dieu? Quand Dieu nous offre un trésor inestimable, c'est une présomption excessive et méchante de réguler notre estimation de celui-ci par les vues méprisantes de notre chair. On l'appelle un serviteur, non pas comme s'il était de rang ordinaire, mais à titre d'éminence, et comme la personne à qui Dieu a commis l'accusation et bureau de racheter son Église. Comme:

personne ne prend cet honneur pour lui-même, sauf celui qui est appelé de Dieu
(
Hébreux 5:6)

a droit à ce rang, Dieu déclare que celui qui se présente dans ce personnage a été élu par son décret. (96) Il s'ensuit donc que les hommes ne sont pas libres de le rejeter; parce que, ce faisant, ils seraient coupables de mépris et de rébellion contre Dieu. Et, en effet, c'était le comble de l'absurdité que notre choix ou notre orgueil devait mettre de côté cet appel de Dieu qui doit être considéré comme sacré et inviolable.

Ma bien-aimée, en qui mon âme est bien contente. Il y a une signification encore plus large dans cette déclaration, que Dieu fait ensuite par le prophète, que le plaisir de son âme réside en Christ; car si l'appel de chacun de nous procède de la libre faveur de Dieu comme seule source, il y a pourtant dans le Christ cette particularité remarquable, qu'en sa personne Dieu le Père embrasse dans son amour toute l'Église. Comme nous sommes tous par nature des ennemis de Dieu, son amour ne nous viendra jamais avant d'avoir commencé par la Tête; que nous avons vu à une occasion antérieure, et que nous reverrons sous un autre passage, (Matthieu 17:5.)

Il proclamera le jugement aux Gentils. Le prophète donne une brève description de l'office du Christ, quand il prédit que il proclamera le jugement aux Gentils Par la parole jugement les Juifs comprennent un gouvernement qui est correctement et convenablement organisé, dans lequel l'ordre et la justice prévalent. Le dessein du prophète est de nous informer qu'une personne viendra qui rétablira la justice qui était tombée, qui ne sera pas le gouverneur d'une seule nation, mais qui soumettra également à Dieu les Gentils, parmi lesquels une terrible confusion autrefois a prévalu. Et c'est la signification du mot produire, que le prophète emploie; car c'était l'office du Christ de répandre dans le monde entier le royaume de Dieu, qui était alors confiné au coin de la Judée; (97) comme il est dit dans un autre passage,

Le Seigneur enverra le sceptre de ta puissance hors de Sion,
(
Psaume 110:2.)

Je mettrai mon Esprit sur lui. Ceci explique la manière dont le jugement doit être produit. Il est sans aucun doute vrai qu'il n'y a jamais eu aucune portion de droiture dans le monde qui ne procède pas de l'Esprit de Dieu, et cela n'a pas été maintenu par sa puissance céleste; comme aucun des rois de la terre ne peut encadrer ou défendre le bon ordre, sauf dans la mesure où il sera assisté du même Esprit. Mais en apportant le jugement Christ est grandement supérieur à tous les autres, car il a reçu l'Esprit du Père, afin de le répandre sur tout son peuple; car non seulement il prescrit par la parole ou par écrit ce qui est propre, mais il forme intérieurement le cœur des hommes, par la grâce de son Esprit, pour préserver la règle de la justice.

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