39. Et le second est comme ça. Il attribue la deuxième place à la bonté mutuelle entre les hommes, car le culte de Dieu est premier dans l'ordre. Le commandement d'aimer nos voisins, nous dit-il, est comme le premier, car il en dépend. Car, puisque chaque homme est dévoué à lui-même, il n'y aura jamais de véritable charité envers les voisins, à moins que l'amour de Dieu ne règne; car c'est un amour mercenaire (76) que les enfants du monde entretiennent les uns pour les autres, parce que chacun d'eux tient compte de son propre avantage. D'un autre côté, il est impossible à l'amour de Dieu de régner sans produire la bonté fraternelle entre les hommes.

Encore une fois, lorsque Moïse nous a ordonné d'aimer nos voisins comme nous-mêmes, il n'avait pas l'intention de mettre amour de nous-mêmes en premier lieu, afin qu'un homme puisse d'abord s'aimer lui-même puis aimer ses voisins; comme les sophistes de la Sorbonne ont coutume de se plaindre, qu'une règle doit toujours aller avant ce qu'elle réglemente. Mais comme nous sommes trop dévoués à nous-mêmes, Moïse, en corrigeant cette faute, met nos voisins sur un pied d'égalité avec nous; interdisant ainsi à tout homme de prêter autant d'attention à lui-même qu'au mépris des autres, parce que la bonté unit tout dans un seul corps. Et en corrigeant l ' amour-propre (φιλαυτίαν) qui sépare certaines personnes des autres, il les amène chacune dans une union commune, et - pour ainsi dire - dans une étreinte mutuelle. D'où nous concluons que la charité est justement déclarée par Paul comme étant

le lien de la perfection, (Colossiens 3:14,)

et, dans un autre passage, le

respect de la loi, (Romains 13:10;)

car tous les commandements de la deuxième table doivent y être référés.

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