Nous devons maintenant considérer cette partie de la doctrine qui est transmise à la fois par Matthieu et par Luc. L'un est allé à son champ, et un autre à sa marchandise; ou, comme le dit Luke, on a plaidé que il avait épousé une femme; un autre qu'il avait acheté un champ; et un autre qu'il avait acheté cinq joug de bœufs. Par ces mots, le Christ déclare que les Juifs ont été si entièrement dévoués au monde et aux choses terrestres, qu'aucun homme n'a trouvé le loisir de s'approcher de Dieu; car les soucis de ce monde, quand nous nous enchevêtrons avec eux, sont autant d'obstacles sur notre chemin pour nous éloigner du royaume de Dieu. Il est vraiment bas et honteux que des hommes créés pour une vie céleste soient sous l'influence d'une stupidité si brutale, qu'ils soient entièrement emportés après des choses transitoires. Mais cette maladie est universellement répandue; de sorte que l'on ne trouve guère une personne sur cent qui préfère le royaume de Dieu aux richesses en déclin ou à tout autre genre d'avantages. Bien que tous ne soient pas infectés par la même maladie, chaque homme est emporté par ses désirs; en conséquence, tous errent dans des directions diverses.

D'ailleurs, il mérite notre attention, que les hommes impies prétendent justement rejeter la grâce de Dieu; comme si leur indolence pouvait être excusée, parce qu'ils sont entièrement occupés des affaires de la vie présente, et se soucient peu d'un héritage céleste. Mais nous voyons comment le Christ nous prend toutes ces excuses, afin qu'aucun homme ne puisse imaginer qu'il lui soit avantageux de plaider qu'il est retenu par des engagements de nature terrestre. Au contraire, les hommes commettent une double faute, lorsqu'ils se laissent retarder par ces choses qui sont en elles-mêmes licites, et qui auraient plutôt dû aider leur progrès. Car pourquoi Dieu nous permet-il les commodités de la vie présente, mais pour nous attirer à lui? Et pourtant, il est si loin d'être vrai que tous ont des désirs sincères envers le ciel, dans la mesure où ils sont aidés par des actes de la bonté divine, que même le saint mariage, les champs et autres richesses sont autant de pièges à lier l'homme plus près de la terre.

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