3. Et pendant qu'il était assis. Marc mentionne quatre disciples, Peter, James, John et Andrew Mais ni lui ni Luc ne le disent aussi complètement que Matthieu; car ils disent seulement que les disciples se sont renseignés sur le moment de la destruction du temple, et - comme c'était une chose difficile à croire - quel extérieur signe de celui-ci que Dieu donnerait du ciel. Matthieu nous dit qu’ils se sont enquis de l’heure de la venue du Christ et de la fin du monde. Mais il faut remarquer que, ayant cru dès leur plus jeune âge que le temple resterait debout jusqu'à la fin des temps, et ayant cette opinion profondément enracinée dans leur esprit, ils ne supposaient pas que, tandis que le bâtiment du monde se tenait debout, le temple pourrait tomber en ruines. En conséquence, dès que le Christ a dit que le temple serait détruit, leurs pensées se sont immédiatement tournées vers la fin du monde; et - comme une erreur en entraîne une autre - ayant été convaincus que, dès que le règne du Christ commencerait, ils seraient à tous égards heureux, ils laissent la guerre hors du compte et s'envolent tout à la fois à un triomphe. Ils associent la venue du Christ et la fin du monde comme des choses inséparables les unes des autres ; et par la fin du monde ils signifient la restauration de toutes choses, de sorte que rien ne puisse vouloir compléter le bonheur des pieux.

On s'aperçoit maintenant qu'ils sautent aussitôt à diverses questions, parce qu'ils avaient cédé la place à ces imaginations insensées, que le temple ne pouvait pas tomber sans secouer le monde entier; que la fin des ombres de la Loi et du monde entier serait la même; qu’elle serait immédiatement suivie de l’exposition de la gloire du royaume du Christ, qui rendrait les enfants de Dieu parfaitement heureux; qu'une rénovation visible du monde était à portée de main, qui sortirait instantanément de l'ordre d'un état de confusion. Mais surtout, une espérance insensée qu'ils entretenaient, quant au règne immédiat du Christ, les poussa à se hâter vers le bonheur et le repos, sans s'occuper des moyens. Tout comme, quand ils voient que le Christ est ressuscité des morts, (Actes 1:6,) ils se précipitent pour saisir ce bonheur, qui nous est réservé au ciel, et qui doit être atteint par la foi et la patience.

Or, bien que notre condition soit différente, parce que nous n'avons pas été éduqués parmi les ombres de la Loi, pour être entichés par cette superstition d'un royaume terrestre du Christ, on ne trouve pourtant guère une personne sur cent qui ne travaille pas. sous une maladie très similaire. Car, puisque tous les hommes se dérobent naturellement aux ennuis, aux combats et à toutes sortes de croix, l'aversion de ces choses les pousse, sans modération et sans espoir, à se précipiter hors de la saison vers le fruit de l'espoir. Ainsi, aucun homme ne souhaite semer la graine, mais tous souhaitent récolter la moisson avant l'arrivée de la saison. Pour revenir aux les disciples, ils avaient en effet formé dans leur esprit une bonne semence de foi, mais ils n'attendent pas qu'elle arrive à maturité; et ayant, en même temps, des vues erronées, ils confondent la perfection du règne de Christ avec le commencement de celui-ci, et souhaitent jouir sur la terre de ce qu’ils doivent rechercher dans le ciel.

Continue après la publicité
Continue après la publicité