25. Son sang soit sur nous. Il ne fait aucun doute que les Juifs ont prononcé cette malédiction sur eux-mêmes sans aucune inquiétude, comme s'ils avaient été pleinement convaincus qu'ils avaient une juste cause devant Dieu; mais leur zèle inconsidéré les emporte la tête la première, de sorte qu'en commettant un crime irréparable, ils y ajoutent une imprécation solennelle, par laquelle ils se coupent de l'espérance du pardon. Par conséquent, nous déduisons avec quelle prudence nous devons nous prémunir contre la témérité dans tous nos jugements. Car, lorsque les hommes refusent de faire une enquête et se hasardent à décider dans telle ou telle affaire selon leur propre fantaisie, une impulsion aveugle doit enfin les porter à la rage. Et c'est la juste vengeance de Dieu avec laquelle il visite l'orgueil de ceux qui ne daignent pas se donner la peine de distinguer le bien du mal. Les Juifs pensaient qu'en tuant Christ, ils accomplissaient un service acceptable pour Dieu; mais d'où vient cette mauvaise erreur, sinon de la méchante obstination et du mépris de Dieu lui-même? A juste titre, donc, furent-ils abandonnés à cette témérité de tirer sur eux la ruine finale. Mais lorsque la question concerne le culte de Dieu et ses saints mystères, apprenons à ouvrir les yeux et à enquêter sur la question avec révérence et sobriété, de peur que, par l'hypocrisie et la présomption, nous ne devenions stupéfaits et enragés.

Or, comme Dieu n'aurait jamais permis à ce mot exécrable de sortir de la bouche du peuple, si son impiété n'avait pas été déjà désespérée, il s'en vengea ensuite à juste titre par des méthodes terribles et inhabituelles; et cependant, par un miracle incroyable, il se réserva un reste, afin que son alliance ne soit pas abolie par la destruction de toute la nation. Il avait adopté pour lui-même la postérité d'Abraham, afin qu'elle soit

une nation choisie, un sacerdoce royal, son peuple particulier et son héritage,
(
1 Pierre 2:9.)

Les Juifs conspirent maintenant, comme d'une seule voix, pour renoncer à une faveur si distinguée. Qui ne dirait pas que toute la nation a été totalement déracinée du royaume de Dieu? Mais Dieu, par leur trahison, rend plus illustre la fidélité de sa promesse, et, pour montrer qu'il n'a pas fait en vain une alliance avec Abraham, il sauve de la destruction générale ceux qu'il a élus par la libre grâce. Ainsi, la vérité de Dieu s'élève toujours au-dessus de tous les obstacles soulevés par l'incrédulité humaine.

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