28. Et le Seigneur ouvrit la bouche de l'âne. Des personnes sceptiques critiquent ce passage et le ridiculisent, comme si Moïse racontait une fable incroyable. Et, en effet, leur moquerie semble plausible, quand ils objectent qu'il y a une grande différence entre le bravoure de tout âne et toute voix articulée; mais, de quelque manière qu'ils puissent maintenant se livrer à de telles observations insensées, on leur fera enfin sentir combien sérieusement et avec révérence nous devons parler des œuvres merveilleuses de Dieu, par leurs plaisanteries et insignifiants dont ils cherchent à paraître facétieux. Or, puisque leur bavardage est indigne d'une réfutation prolongée, soyons satisfaits du mépris dans lequel il est jeté par une seule expression de Moïse, quand il dit que Dieu «a ouvert la gueule de l'âne». Car d'où les hommes posséderaient-ils la faculté de parler, à moins que Dieu n'eût ouvert la bouche à la première création du monde? D'où vient que les pies et les perroquets imitent la voix humaine, à moins que ce ne fût la volonté de Dieu de manifester en eux un spécimen d'une certaine puissance extraordinaire? Qui est donc là, qui imposera maintenant une loi au Créateur du monde, pour l'empêcher d'adapter la bouche d'une bête à la parole? À moins que peut-être ne le supposent-ils irrévocablement lié, parce qu'Il a une fois fixé un certain ordre dans la nature, pour s'abstenir de manifester sa puissance par des miracles. Si l’âne avait été changé en homme, nous aurions dû vénérer cette preuve du pouvoir incompréhensible de Dieu; (149) maintenant, quand on nous dit que seuls quelques mots en ont été tirés sans intelligence ni jugement, comme si un son de quelque nature que ce soit était diffusé à travers le l'air, le miracle sera-t-il considéré comme une fable? De plus, si des esprits impurs prononcent des mots dans des illusions spectrales, pourquoi Dieu serait-il incapable de doter les langues muettes de la faculté de parler? Apprenons donc à vénérer avec humilité la phrase que Dieu a exécutée sur le faux prophète. Il aurait pu le châtier directement par les paroles de l'Ange; mais, parce que la réprimande n'aurait pas été suffisamment sévère si elle n'avait pas été suivie par une ignominie grossière, il ordonna qu'une bête l'instruise. La voix de l'Ange fut, en effet, ajoutée par la suite; mais, comme il avait été si intouchable, il est traité selon son désert, quand, après avoir fait quelque compétence à l'école de l'âne, il se met à écouter Dieu. Et, en outre, l'âne le convainc d'être terne, et trompé à cet égard, qu'il n'a pas été excité par cette circonstance inhabituelle. Car elle dit qu'elle n'avait jamais été réfractaire auparavant. Si donc il y avait eu une étincelle d'appréhension chez le misérable, il aurait dû réfléchir à la signification de ce roman procédant et de ce changement soudain. Ainsi fut-il réveillé de sa léthargie, afin d'écouter plus attentivement ce que l'Ange a ensuite dit.

Continue après la publicité
Continue après la publicité