47. Le Dieu qui me donne vengeance. Le psalmiste attribue à nouveau à Dieu les victoires qu'il a obtenues. Comme il n'aurait jamais pu espérer les obtenir s'il n'avait pas été convaincu qu'il recevrait l'aide de Dieu, il reconnaît maintenant que Dieu en est le seul auteur. Pour ne pas sembler imprudemment lui accorder, pour ainsi dire en passant, une petite pincée de louange de ses victoires, il répète, en termes exprès, qu'il n'avait que ce que Dieu lui avait donné. En premier lieu, il reconnaît que le pouvoir lui a été donné d'en haut, pour lui permettre d'infliger à ses ennemis le châtiment qu'ils méritaient. Il peut sembler étrange à première vue que Dieu doit armer son propre peuple pour exécuter la vengeance; mais comme je vous l’ai montré précédemment, nous devons toujours nous souvenir de la vocation de David. Il n'était pas une personne privée, mais étant doté du pouvoir et de l'autorité royaux, le jugement qu'il exécuta lui fut enjoint par Dieu. Si un homme, après avoir été blessé, éclate pour se venger, il usurpe l'office de Dieu; et, par conséquent, il est téméraire et impie de la part de particuliers de se venger des blessures qui leur ont été infligées. Quant aux rois et aux magistrats, Dieu, qui déclare que la vengeance lui appartient, en les armant de l'épée, en fait les ministres et les bourreaux de sa vengeance. David a donc mis le mot vengeance pour les justes punitions qu'il lui était permis d'infliger par le commandement de Dieu, à condition qu'il soit conduit sous l'influence d'un zèle dûment réglé par le Saint-Esprit, et non sous l'influence de l'impétuosité de la chair. À moins que cette modération ne soit illustrée dans l'accomplissement des devoirs de leur vocation, il est en vain que les rois se vantent que Dieu leur a confié la charge de se venger; car il n'est pas moins injustifiable pour un homme d'abuser, selon sa propre fantaisie et la convoitise de la chair, de l'épée qu'il est autorisé à utiliser, que de la saisir sans le commandement de Dieu. L'Église militante, qui est sous l'étendard du Christ, n'a pas la permission d'exécuter la vengeance, sauf contre ceux qui refusent obstinément d'être réclamés. Il nous est commandé de nous efforcer de vaincre nos ennemis en leur faisant du bien et de prier pour leur salut. Il nous incombe donc, en même temps, de désirer qu'ils soient amenés à la repentance et à un bon état d'esprit, jusqu'à ce qu'il paraisse hors de tout doute qu'ils sont irrémédiablement et désespérément dépravés. En attendant, en ce qui concerne la vengeance, elle doit être laissée à Dieu, afin que nous ne soyons pas portés tête baissée pour l'exécuter avant l'heure. David conclut ensuite, d'après les périls et les détresses dans lesquels il avait été impliqué, que s'il n'avait pas été préservé par la main de Dieu, il n'aurait pu échapper d'aucune autre manière en toute sécurité: Mon délivreur de mes ennemis; oui, tu m'as élevé de ceux qui s'étaient soulevés contre moi. Le sens dans lequel nous devons comprendre l'élévation dont il parle est qu'il a été merveilleusement élevé au-dessus du pouvoir et la méchanceté de ses ennemis pour qu'il ne sombrât pas sous leur violence, et qu'ils ne soient pas victorieux sur lui.

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