4. Il jugera les pauvres du peuple. Le poète continue sa description de la fin et du fruit d'un gouvernement juste, et dévoile plus longuement ce qu'il avait brièvement évoqué concernant les affligés parmi le peuple. Mais c'est une vérité qu'il faut garder à l'esprit, que les rois ne peuvent se maintenir dans les limites de la justice et de l'équité que par la grâce de Dieu; car lorsqu'ils ne sont pas gouvernés par l'Esprit de justice venant du ciel, leur gouvernement est converti en un système de tyrannie et de vol. Comme Dieu avait promis d'étendre ses soins aux pauvres et aux affligés de son peuple, David, comme argument pour imposer la prière qu'il présente au nom du roi, montre que son octroi tendra au confort des pauvres. Dieu ne fait en effet pas acception de personnes; mais ce n'est pas sans raison que Dieu prend plus particulièrement soin des pauvres que des autres, car ils sont les plus exposés aux blessures et à la violence. Que les lois et l'administration de la justice soient ôtées, et la conséquence sera que plus un homme est puissant, plus il sera capable d'opprimer ses pauvres frères. David mentionne donc particulièrement que le roi sera le défenseur de ceux qui ne peuvent être en sécurité que sous la protection du magistrat, et déclare qu'il sera leur vengeur quand ils seront victimes de l'injustice et du tort. La phrase, Les enfants des affligés, est mis pour les affligés, un idiome tout à fait commun en hébreu, et une forme d'expression similaire est parfois utilisée par les Grecs, comme quand ils disent υἱους ἰατρων, les fils de médecins, pour les médecins . (130) Mais comme le roi ne peut s'acquitter du devoir de secourir et de défendre les pauvres que David lui impose, à moins qu'il ne freine les méchants par l'autorité et le pouvoir de l'épée, il est très justement ajouté à la fin du verset, que lorsque la justice règne, oppresseurs ou les extorqueurs seront brisés en morceaux. Il serait insensé d'attendre qu'ils cèdent leur place de leur propre chef. Ils doivent être réprimés par l'épée, afin que leur audace et leur méchanceté puissent être empêchées d'aller plus loin. Il est donc nécessaire pour un roi d'être un homme de sagesse, et résolument préparé efficacement à retenir les violents et les injurieux, afin que les droits des humbles et des ordonnés puissent être préservés intacts. Ainsi nul ne sera apte à gouverner un peuple mais celui qui a appris à être rigoureux lorsque le cas l'exige. La licence doit nécessairement prévaloir sous un souverain efféminé et inactif, ou même sous une disposition trop douce et indulgente. Il y a beaucoup de vérité dans le vieil adage, qu'il est pire de vivre sous un prince par la clémence duquel tout est licite, que sous un tyran où il n'y a aucune liberté.

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