18. Et faites-leur savoir que vous êtes, votre nom Jéhovah. Ce n'est pas la connaissance salvifique de Dieu dont il est question ici, mais cette reconnaissance de lui que son irrésistible pouvoir extorque aux méchants. On ne dit pas simplement qu'ils sauront qu'il y a un Dieu; mais un type spécial de connaissance est établi, étant laissé entendre que les païens qui auparavant méprisaient la vraie religion, percevraient enfin que le Dieu qui s'est fait connaître dans la loi et qui était adoré en Judée était le seul vrai Dieu. Cependant, il faut se rappeler que la connaissance dont il est question n'est que celle qui est d'un caractère évanescente, n'ayant ni racine ni suc vivant pour la nourrir; car les méchants ne se soumettront pas volontairement et cordialement à Dieu, mais sont poussés par la contrainte à céder à une fausse obéissance, ou, étant retenus par lui, n'osent pas éclater dans l'indignation ouverte. C'est donc une reconnaissance expérimentale de Dieu qui ne pénètre pas dans le cœur, mais qui leur est extorqué par la force et la nécessité. Le pronom אתה, atah, you, est catégorique, impliquant un contraste tacite entre le Dieu d'Israël et tous les faux dieux qui étaient le produit de l'invention des hommes. La prière se résume à ceci: Seigneur, fais-leur savoir que les idoles qu'ils se sont fabriquées ne sont pas des dieux, et en fait ne sont rien. Les méprisants de Dieu peuvent en effet fuir la lumière, et à un moment peuvent se couvrir de nuages, tandis qu'à un autre ils peuvent plonger dans les ombres profondes et épaisses des ténèbres; mais il les poursuit et les entraîne à la connaissance de lui-même, qu'ils voudraient bien enterrer dans l'ignorance. Et comme le monde applique indistinctement et honteusement son nom sacré à ses propres inventions insignifiantes, cette profanation est corrigée quand il est ajouté, ton nom Jéhovah. Cela implique que étant, ou être vraiment, est au sens strict applicable à Dieu seul; car bien que les incroyants puissent tenter de déchirer sa gloire, il reste parfait et inchangé. Le contraste dont j'ai parlé doit être gardé à l'esprit par le lecteur. Une nation n'a jamais existé si barbare pour ne pas avoir adoré quelque divinité; mais chaque pays s'est forgé des dieux particuliers. Et bien que les Moabites, les Edomites et le reste de ces nations aient admis qu'une certaine puissance et autorité appartenaient au Dieu d'Israël, ils ont cependant conçu que cette puissance et cette autorité ne s'étendent pas au-delà des frontières de la Judée. Ainsi, le roi de Syrie l'appelait «le Dieu des collines» (1 Rois 20:23.) Cette division absurde et absurde de la gloire de Dieu, que les hommes font, est réfutée par un mot, et toutes les superstitions qui à cette époque régnaient dans le monde sont renversées, lorsque le Prophète attribue au Dieu d'Israël, aussi bien l'essence de la Déité que le nom; car à moins que toutes les idoles des païens ne soient complètement abolies, il n'obtiendra pas, seul et sans partage, le nom de Jéhovah. En conséquence, il est ajouté, Toi seul es le Très-Haut sur toute la terre; une déclaration qui mérite notre plus grande attention. Les superstitieux pensent généralement qu'il suffit de laisser à Dieu son nom, c'est-à-dire deux ou trois syllabes; et en attendant ils gaspillent son pouvoir, comme si sa majesté était contenue dans un titre vide. Rappelons-nous donc que Dieu ne reçoit pas parmi les hommes cet honneur auquel il a droit, s'il n'est pas autorisé à posséder sa propre souveraineté inhérente, et si sa gloire est obscurcie en érigeant contre lui d'autres objets avec des prétentions antagonistes.

Continue après la publicité
Continue après la publicité