4 Je mentionnerai Rahab et Babel. Le nom de Rahab est mis pour l'Égypte dans de nombreuses autres parties de l'Écriture; et cette signification convient bien au présent passage, dont l'objet est de peindre la magnifique ampleur de l'Église, qui n'était encore qu'espérance. Il est donc dit que ceux qui étaient autrefois des ennemis mortels, ou des étrangers entiers, ne deviendront pas seulement des amis familiers, mais seront également incorporés dans un seul corps, afin d'être considérés comme des citoyens de Jérusalem. Dans la première clause, il est dit: Je ferai mention de l'Égypte et de Babylone parmi ma maison. Dans le second, il est ajouté que les Philistins, les Tyriens et les Éthiopiens, qui jusque-là avaient été tellement en désaccord avec le peuple de Dieu, seront maintenant mis en harmonie aussi cordiale avec eux que s'ils étaient juifs de naissance. Quelle glorieuse distinction de l'Église, que même ceux qui la méprisaient viennent affluer vers elle de tous côtés, et que ceux qui voulaient la voir complètement coupée et détruite, considéreront comme le plus grand honneur d'avoir une place parmi le nombre de ses citoyens, et pour être compté tel! Tous renonceront volontairement à leur propre pays dont ils s'étaient vantés fièrement auparavant. Où qu'ils soient nés, que ce soit en Palestine, en Ethiopie ou à Tyr, ils se déclareront citoyens de la ville sainte.

Les docteurs hébreux expliquent ce passage comme signifiant qu'il y en aura très peu d'autres nations qui excelleront soit en dotation mentale, soit en accomplissement vertueux, mais qu'en Israël de telles personnes seront très nombreuses. A peine, disent-ils, se trouvera-t-il parmi les Tyriens, les Egyptiens, les Ethiopiens et les autres nations, un homme pour chacun d'eux digne de louange; de sorte que si un tel se trouve parmi eux, il puisse être pointé du doigt, à cause de sa rareté; mais en Sion l'homme et l'homme naîtront; (500) c'est-à-dire que le nombre de ces hommes parmi les Juifs sera grand. Les médecins chrétiens sont presque unanimes à renvoyer ces paroles au Christ, et pensent que la cause est ici assignée pourquoi ceux qui jusqu'alors étaient des étrangers, et même des ennemis mortels les uns pour les autres, doivent maintenant être comptés parmi les citoyens de Jérusalem, à savoir, parce que le Christ naîtra là-bas, (501) dont l'office est de rassembler dans l'unité de la foi et l'espérance de la vie éternelle, des hommes dispersés comme des membres arrachés le corps. La première de ces interprétations étant tout à fait forcée, n'a pas besoin d'être réfutée. De plus, il est bien évident que les Juifs, poussés par une ambition insensée, arrachent ce passage pour ainsi dire exprès. L'exposition des médecins chrétiens est, à première vue, plausible par son ingéniosité; mais il est dépourvu de solidité. Les mots impliquent clairement que, quelle que soit la nation à laquelle les hommes appartiennent, ils renonceront volontairement à leur propre pays pour être inscrits au registre du peuple élu. Lorsqu'on dit, qu'ils y sont nés, cela ne signifie pas qu'ils sont natifs du pays et y ont été élevés depuis leur naissance, mais qu'ils sont ses citoyens. Ce qui est ajouté par la suite, Le Très-Haut lui-même l'établira, pourra, avec une égale convenance, être traduit, l'ordonnera; c'est l'œuvre de Dieu spécialement de gouverner son Église par sa parole.

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