33. Qui portera une accusation, etc. La première et la principale consolation du pieux dans l'adversité, c'est être pleinement persuadé de la bonté paternelle de Dieu; car de là naît la certitude de leur salut, et ce calme calme de l'âme par lequel il vient que les adversités sont adoucies, ou du moins l'amertume de la douleur atténuée. A peine alors un encouragement plus approprié à la patience pourrait-il être présenté que celui-ci, une conviction que Dieu nous est propice; et c'est pourquoi Paul fait de cette confiance le fondement principal de cette consolation, par laquelle il appartient aux fidèles d'être fortifiés contre tous les maux. Et comme le salut de l'homme est d'abord assailli par l'accusation, puis subverti par la condamnation, il évite en premier lieu le danger de l'accusation. Il n'y a en effet qu'un seul Dieu, au tribunal duquel nous devons nous tenir; alors il n'y a pas de place pour l'accusation quand il nous justifie. Les clauses antithétiques ne semblent en effet pas être exactement arrangées; car les deux parties qui auraient plutôt dû être opposées sont celles-ci: «Qui accusera? Christ est celui qui intercède: »et alors ces deux auraient pu être liés:« Qui condamnera? Dieu est celui qui justifie; » car l’absolution de Dieu répond à la condamnation, et l’intercession du Christ à l’accusation. Mais Paul n'a pas sans raison pris un autre arrangement, car il tenait à armer les enfants de Dieu, comme on dit, de la tête aux pieds, de cette confiance qui bannit toutes les angoisses et les peurs. Il conclut alors plus catégoriquement que les enfants de Dieu ne sont pas soumis à une accusation, parce que Dieu justifie, que s'il avait dit que Christ est notre avocat; car il exprime plus pleinement que la voie du procès est plus complètement fermée lorsque le juge lui-même le déclare totalement exempt de culpabilité, que l'accusateur amènerait comme méritant une punition. Il y a aussi une raison similaire pour la deuxième clause; car il montre que les fidèles sont très loin d'être impliqués dans le danger de la condamnation, puisque le Christ en expiant leurs péchés a anticipé le jugement de Dieu, et par son intercession non seulement abolit la mort, mais couvre aussi nos péchés dans l'oubli, de sorte que ils ne viennent pas sur un compte.

La dérive de l'ensemble est que nous ne sommes pas seulement libérés de la terreur par les remèdes actuels, mais que Dieu vient à notre secours à l'avance, afin qu'il puisse mieux pourvoir à notre confiance.

Mais il faut ici observer, comme nous vous l'avons déjà rappelé, qu'être justifié, selon Paul, c'est être absous par la sentence de Dieu, et être compté juste; et il n'est pas difficile de le prouver à partir du présent passage, dans lequel il raisonne en affirmant une chose qui annule son contraire; car absoudre et considérer les personnes comme coupables sont des choses contraires. Par conséquent, Dieu ne permettra aucune accusation contre nous, parce qu'il nous a absous de tous les péchés. Le diable est sans doute un accusateur de tous les pieux: la loi même de Dieu et leur propre conscience les condamnent; mais tout cela ne vaut rien auprès du juge, qui les justifie. Par conséquent, aucun adversaire ne peut ébranler ou mettre en danger notre salut.

De plus, il mentionne ainsi les élus, comme celui qui ne doutait pas mais qu'il était de leur nombre; et il le savait, non par révélation spéciale (comme certains sophistes l'imaginent à tort), mais par une perception ( sensu - sentiment) commune à tous les pieux. Ce qui est donc dit ici des élus, chacun des pieux, selon l'exemple de Paul, peut s'appliquer à lui-même; car cette doctrine aurait été non seulement glaciale, mais totalement sans vie s'il avait enterré l'élection dans le but secret de Dieu. Mais quand nous savons qu'il y a ici délibérément devant nous ce que chacun des pieux devrait s'approprier, il ne fait aucun doute que nous sommes tous encouragés à examiner notre appel, afin que nous puissions être assurés que nous sommes enfants de Dieu.

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