Après que le Seigneur eut prononcé ces paroles à Job, Jéhovah, ayant confondu tous les faux raisonnements de Job et suffisamment humilié son orgueil, procède maintenant à la condamnation du principe sur lequel ses trois amis avaient procédé dans tous leurs discours, principe qu'il déclare ne pas avoir raison. Le Seigneur dit à Eliphaz que le Dieu témanite s'adressait à lui, parce qu'il était l'aîné des trois, avait parlé le premier, et par son exemple avait conduit les autres dans la même erreur que lui-même avait commise ; Ma colère s'est enflammée contre toi, et contre tes deux amis Elihu n'est pas réprimandé, parce qu'il avait traité Job avec plus de miséricorde que ces trois-là ne l'avaient fait, et n'avait pas condamné sa personne, mais seulement réprimandé ses expressions pécheresses ;car vous n'avez pas dit de moi ce qui est justeParce qu'ils l'avaient posé comme une certaine maxime, que tous (sans exception) qui étaient affligés de calamités aussi graves que Job, devaient nécessairement être sous la colère de Dieu, comme étant coupables d'un crime notoire ; et que tous ceux qui ont vécu dans la prospérité doivent nécessairement être considérés comme justes aux yeux de Dieu : tandis que Dieu veut que nous sachions qu'il ne juge pas les hommes selon leur condition dans cette vie, mais selon leur esprit et leur conduite ; et devrait toujours être assuré qu'il a de l'aversion pour les méchants, si prospères qu'ils soient, et qu'il approuve et considère toujours les justes, quelles que soient les afflictions qu'ils peuvent subir ; parce que la sagesse et la bonté divines voient souvent les raisons les plus sages, que nous ne pouvons pas comprendre, pourquoi les justes devraient lutter contre les adversités même toute leur vie,

Comme mon serviteur JobCe que Job a dit peut être réduit à trois chefs principaux : 1° Il a soutenu qu'il était innocent, c'est-à-dire qu'il n'était coupable d'aucun crime flagrant, qui devrait être la cause de son affliction plus grave que d'autres ; et ce n'était rien de plus que la vérité. 2d, Il soutenait que, bien que Dieu infligeait souvent une punition exemplaire aux méchants, et faisait remarquablement prospérer les justes ; pourtant parfois il laissait les justes être dans l'affliction et la détresse, et les méchants fleurir ; ce qui est indéniablement le cas. 3° Nous trouvons Job, malgré ses grandes afflictions, tenant toujours ferme et professant sa confiance dans la bonté divine. Celles-ci étant donc les affirmations que Job avait faites, et celles-ci n'étant pas contraires, mais conformes aux voies de la providence divine, Dieu les approuva plutôt que ce que ses amis avaient avancé, qui se trompaient quant à leurs notions des conseils et des dispenses de Dieu. Cependant, nous ne devons pas conclure de cette expression que Dieu a approuvé tout ce que Job avait dit ; car, sans doute, étant trop sensiblement affecté de la sévérité de ses afflictions, surtout lorsqu'on y ajoutait les conjectures fausses et peu charitables de ses amis, il avait parfois parlé de Dieu avec moins de respect qu'il n'aurait dû le faire, et pour cela le Seigneur l'avait sévèrement réprimandé.

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