Je sais, par la lumière de la raison, et je suis persuadé ou assuré, par le Seigneur Jésus, probablement par une révélation particulière de sa part, qu'il n'y a rien, ni aucune espèce de viande, qui soit impur en soi ou illicite sous l'Évangile. Mais pour celui qui estime qu'une chose est impure, et qui, dans sa conscience, la considère comme telle, elle est impure, aussi indifférente qu'elle soit en elle-même, et il se rendra coupable devant Dieu, en se permettant de la consommer, soit pour satisfaire son goût, soit pour s'attirer la faveur d'autrui, tant qu'il aura cette appréhension intérieure de son caractère illicite.

Le lecteur doit observer ici que les choses pures en elles-mêmes, c'est-à-dire les choses naturellement propres à la nourriture, peuvent être rendues impures par un ordre positif de Dieu, comme l'étaient plusieurs sortes de nourriture pour les Juifs. Pour ceux d'entre eux qui croyaient que ce commandement était encore en vigueur, ces aliments étaient réellement impurs, et ne pouvaient être mangés sans pécher. Mais si ton frère, ton faible compagnon chrétien, est affligé, et par là abattu, ou s'il a des préjugés contre la société chrétienne dont tu fais partie, par ta viande, en mangeant cette espèce de viande qu'il juge illicite de manger, ou s'il est incité par ton exemple à faire ce dont il conteste la légalité, et que par là sa conscience soit blessée, ne te conduis-tu pas charitablement, avec tendresse et condescendance, envers son infirmité, comme la charité l'exige ?


Ne le détruis pas par ta viande Ne sois pas pour lui une occasion de péché, de condamnation et de colère par ta viande, par l'usage irréfléchi et malveillant que tu fais d'une viande qu'il croit interdite ; c'est pour lui que le Christ est mort ; non seulement il s'est soumis à de plus petits actes d'abnégation, mais il a enduré toutes les agonies de la crucifixion : n'attache pas à ta viande plus de prix qu'au Christ à sa vie. Nous voyons ici qu'une personne, pour laquelle le Christ est mort, peut être détruite ; une preuve certaine que le Christ est mort pour tous, même pour ceux qui périssent éternellement. Que l'on ne parle donc pas mal de vos biens, de votre liberté chrétienne, bien qui vous appartient, que l'on ne vous reproche pas d'être l'occasion de tant de malheurs pour vos semblables et vos coreligionnaires.

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