Nous sommes de tous les hommes les plus misérables. — Les plus pitoyables. Doddridge. Il est tout à fait étranger au but d'argumenter à partir de ce texte, comme certains l'ont fait, que s'il n'y avait pas d'état futur, la sainteté et la vertu rendraient les hommes plus misérables qu'ils ne le seraient autrement. Il est évident que saint Paul ne parle pas ici du cas des hommes de bien en général, si l'on pouvait supposer que leurs espérances de bonheur futur seraient, après tout, déçues ; mais du cas des Apôtres, et d'autres premiers prédicateurs et professeurs du Christianisme, si, au milieu de leurs épreuves et persécutions, ils n'étaient pas soutenus par cette espérance.

Être chrétien à cette époque, c'était être un exemple de sainteté et de vertu éprouvées, de vraie sagesse et de courage consommé ; être exposé au mépris, à l'infamie et à la mort ; être pointé du doigt comme un imbécile, un fou, un passionné ; être honni comme athée et ennemi de toute religion ; être puni comme voleur et meurtrier ; perdre sa renommée, ses amis et son confort ; et d'être exposé à tout ce qui fait frémir la nature humaine, et qu'une personne du plus grand courage, sans l'aide de la grâce divine, s'efforcerait certainement d'éviter.

Dépourvus donc de l'espoir de la résurrection au milieu de ces souffrances, ils ont dû être perpétuellement soumis aux reproches de leur propre esprit, pour avoir sacrifié toute vision du bonheur dans ce monde, pour faire avancer ce qu'ils savaient être un mensonge pernicieux. Peut-être n'y a-t-il jamais eu sur terre un groupe d'hommes aussi misérables qu'ils ont dû l'être dans cette supposition.

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