Ses serviteurs les médecins. — La profession de physicien paraît avoir été exercée dans les temps anciens par des domestiques ; et Joseph, en tant que vice-roi d'Égypte, peut bien être supposé en avoir gardé quelques-uns dans sa suite. Hérodote et Diodore de Sicile nous assurent que c'était la coutume des Égyptiens d'embaumer leurs morts par les mains des médecins ou embaumeurs. En effet, si l'on en croit Hérodote, chaque maladie particulière en Egypte avait son médecin ; et Homère décrit l'Égypte comme une terre de médecins, chaque individu prétendant avoir une certaine compétence dans l'art médical. Voir Odyssée. 4 : Les Égyptiens, dit Calmet, attribuent à Isis l'invention de la médecine, en particulier la médecine de l'immortalité ; par laquelle elle rendit son fils Orusimmortel, qui semble n'être autre chose que l'art d'embaumer ou de préserver les corps de la putréfaction. Quoi qu'il en soit, cette coutume était très ancienne en Égypte. Le débordement du Nil, dit-on, les mit sur l'invention ; car, pendant le temps que le pays était sous l'eau (ce qui était de deux mois par an), ils n'avaient pas accès pour déposer les morts dans leurs sépultures respectives.

Ce qui était d'abord l'effet de la nécessité, devint ensuite un sujet de pompe et d'ostentation : car si grande est l'inclination de l'homme à la vaine gloire, que les choses les plus propres au monde à l'humilier et à le mortifier, sont tournées par lui en sujets de vanité. Voir la thèse de Saurin. 42 : Nous voyons une grande utilité, dit l'évêque Warburton, que les Égyptiens aient un médecin différent pour chaque maladie, cela ayant été le meilleur, voire, peut-être le seul expédient [en ces temps] pour améliorer la médecine en un art. Les médecins, qui embaumaient, pouvaient, en inspectant les corps, s'instruire sur les causes des maladies occultes, qui étaient le quartier de chaque classe ; et d'améliorer leurs connaissances en anatomie, ce qui était l'affaire de tous. Pline dit expressément que c'était la coutume de leurs rois de faire disséquer les cadavres, pour connaître l'origine et la nature des maladies. VoirJérémie 46:11 .

Les Égyptiens surpassaient tous les autres peuples dans l'art de l'embaumement. Des corps subsistent jusqu'à nos jours conservés par ce moyen, sous le nom de momies. La pratique était commune aux riches et aux pauvres ; bien qu'il soit plus ou moins coûteux selon le rang de la personne. Diodore nous dit que la méthode de l'embaumement était, d'abord de guérir tout le corps avec un lavage, ou de l'huile de cèdre, et quelques autres ingrédients, pendant plus de trente jours : ensuite de mélanger la myrrhe et la cannelle, non seulement pour préserver le corps, mais pour lui faire émettre une odeur agréable. On nous dit dans le troisième verset, que quarante jours étaient le temps imparti pour l'embaumement, ce qui est d'accord avec Diodore, qui dit plus de trente ; d'où il paraît que Joseph fit embaumer le corps de son père de la manière la plus noble.

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