Et pardonne-nous nos dettes, etc. — 5. Nous pouvons observer que c'est la seule requête dans cette prière sur laquelle notre Seigneur s'étend, et en effet c'est une requête de la plus grande conséquence, et la plus grande à laquelle nous devons nous occuper , comme nous demandons nous-mêmes ce qui est la plus grande de toutes les choses de Dieu, même le pardon de nos péchés, à une condition volontairementurgée. Il n'est guère possible d'imaginer un expédient plus efficace pour promouvoir le pardon des blessures, que thisof en faire une partie de notre prière quotidienne, pour demander à Dieu le pardon que nous donnons à notre frère offensant ; car, dans cette circonstance, tout dessein malveillant contre lui transformerait la requête en imprécation, par laquelle nous devrions pour ainsi dire lier la colère et la vengeance de Dieu sur nous-mêmes.

(Voir sur Matthieu 6:14 .) La terre et sa plénitude étant au Seigneur, il a le droit de gouverner le monde, et de soutenir son gouvernement en punissant tous ceux qui prétendent transgresser ses lois. La souffrance du châtiment est donc une dette que les pécheurs doivent à la justice divine. De sorte que lorsque nous demandons à Dieu dans la prière de nous pardonner nos dettes, nous le supplions qu'il veuille, par le mérite infini du Christ, se complaire dans sa miséricorde pour remettre le châtiment de nos péchés, en particulier les peines de l'enfer ; et que, mettant de côté son mécontentement, il nous recevrait gracieusement en grâce et nous bénirait de la vie éternelle.

Dans cette requête, donc, nous confessons nos péchés, et témoignons du sentiment que nous avons de notre démérite, que rien ne peut être plus approprié dans notre adresse à Dieu. C'est que l'humilité et le sentiment de notre propre indignité, lorsque nous demandons des faveurs à Dieu, qu'elles soient spirituelles ou temporelles, tendent à faire paraître plus grande la bonté de Dieu en nous les accordant ; sans compter que ces dispositions sont absolument nécessaires pour nous rendre aptes au pardon.

L'expression employée dans cette demande est très remarquable : pardonnez-nous comme nous pardonnons : il ne nous est permis de demander à Dieu que le pardon que nous accordons aux autres. En attendant, lorsque nous implorons le pardon de Dieu, comme celui que nous accordons aux hommes, nous devons nous garder de mettre notre pardon sur un pied d'égalité avec celui de Dieu : le pardon le plus parfait que les hommes soient capables d'exercer envers les hommes est infiniment en deçà du le pardon divin nécessaire aux pécheurs repentants.

D'ailleurs, Dieu lui-même a remarqué la différence, Osée 11:8 .: parce que je suis Dieu, et non homme, &c. Nous demandons seulement que le pardon divin ressemble au nôtre dans sa réalité. Voir la note au ch. Matthieu 5:44 ., Macknight et Olearius.

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