Maintenant donc, ce n'est plus moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi.

Pour s'assurer que tout malentendu soit définitivement écarté, Paul ici, en parlant de la lutte des régénérés pour la sanctification, demande : le bien est-il donc devenu pour moi la mort ? Le commandement, qui est saint, juste et bon, est-il la cause de ma mort ? Et avec beaucoup d'emphase il répond : En effet non ! Ce n'est pas la Loi qui est bonne, mais au contraire le péché qui lui est fatal. Le péché, pour se révéler, apparaître ouvertement comme péché, lui était fatal de cette manière, qu'il produisait la mort en lui par le bien, au moyen de la Loi, le but étant que le péché ainsi pût devenir pécheur en excès par le commandement.

Le mal, la qualité trompeuse du péché, est montré de cette manière même, qu'il abuse de la Loi sainte et bonne dans le but d'opérer la mort et la destruction. Ici, le péché s'est réellement surpassé et a exécuté un véritable chef-d'œuvre de perversité, en mettant le commandement à son service, et l'a transformé en malédiction et en destruction de l'homme.

Que la Loi ne participe pas à cette condamnation du péché, Paul affirme encore : Car nous savons que la Loi est spirituelle, mais je suis charnel, vendu sous le péché. Voici une parfaite justification de la Loi, Parce qu'elle a été donnée par Dieu, elle porte la qualité de Dieu, de l'Esprit divin, et cette manière spirituelle se manifeste dans le fait qu'elle exige un comportement spirituel, saint, qui plaise au Dieu spirituel, celui qui ne peut être trouvé que dans une personne qui a été changée pour vivre en tout temps conformément à la volonté de Dieu.

Mais Paul, parlant de sa condition présente et régénérée, v. 22, dans laquelle son esprit, en effet, est totalement consacré à la volonté de Dieu, mais dans lequel, d'ailleurs, son vieil Adam lui cause une lutte continuelle, dit de lui-même qu'il est charnel, charnel; la manière et la condition de la nature pécheresse s'impriment encore dans toute sa conversation, et à tel point qu'il est en fait vendu sous le pouvoir du péché.

Il n'est plus un esclave volontaire, comme dans son état non régénéré, mais il est soumis à un pouvoir, placé dans son esclavage, bien qu'il lutte et désire sincèrement être libre, qui affirme encore son autorité, dans une plus ou moins grande mesure. « C'est précisément l'esclavage du péché dont tout croyant est conscient. Il sent qu'il y a une loi dans ses membres le soumettant à la loi du péché ; que sa méfiance de Dieu, sa dureté de cœur, son amour du du monde et de lui-même, son orgueil, bref, son péché intérieur, est une puissance réelle dont il aspire à se libérer, contre laquelle il lutte, mais dont il ne peut s'émanciper. » (Hodge.)

L'apôtre montre comment il est assujetti : Car ce que je fais et accomplis, ce que je mets réellement en action, je ne le sais pas ; c'est-à-dire que, selon l'usage grec dans des relations similaires, il ne reconnaît pas ce qu'il fait comme juste et bon, il ne le reconnaît pas comme sien, il ne l'admet pas comme quelque chose avec lequel il a un lien. Car ce qu'il veut, ce que sa volonté spirituelle désire, qu'il ne pratique pas ; ce qu'il aime et se complaît selon l'homme intérieur, régénéré, dont il ne peut se résoudre à s'occuper à tout moment.

Mais ce qu'il hait selon la connaissance qu'il a acquise de la bonne compréhension de la volonté de Dieu, qu'il le fait, qu'il se trouve en train de l'accomplir. Remarque : Chaque chrétien sait par sa propre expérience que cette lutte se déroule dans son cœur et que le résultat est généralement celui qui est décrit ici de manière si graphique. L'orgueil, le manque de charité, la paresse et bien d'autres sentiments qu'il désapprouve et déteste le dérangent constamment et réaffirment leur pouvoir sur lui. Et avec la meilleure volonté et intention, sa performance est bien en deçà de son désir.

Il y a deux conclusions que l'apôtre tire de ces faits ainsi représentés : Si donc je fais cette chose que je ne veux pas, je suis entièrement d'accord avec la Loi qu'il est bon d'être admiré ; et ainsi je ne le fais plus, mais le péché qui m'habite. Saint Paul, par conséquent, sent et reconnaît que la faute est la sienne et qu'elle ne doit pas être imputée à la Loi. Et pourtant, il affirme que cette condition est tout à fait cohérente avec le fait qu'il soit chrétien.

Le fait de faire le mal, qu'il sait être mal, montre que son jugement s'accorde avec celui de la Loi, qu'il en reconnaît librement l'excellence. Et bien qu'il ne veuille en aucun cas atténuer sa propre faute et sa culpabilité, il souhaite néanmoins montrer que son expérience, en raison de l'étendue et de la puissance du péché intérieur, est pourtant cohérente avec son fait d'être chrétien. La profondeur et la puissance du mal dans le vieil Adam sont si grandes qu'il réussit encore et encore à affirmer sa maîtrise. Mais de cela la vie nouvelle du chrétien n'approuve pas, contre cela il lutte, il en cherche la délivrance.

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