Jean 8:48

Le mauvais esprit fait un mauvais élément

I. Ce sujet met sous une triste lumière d'évidence ce qu'on peut bien appeler le point faible du christianisme, à savoir le fait que les âmes à sauver se verront toujours en lui, et ne le verront pas tel qu'il est ; le transformant ainsi en un élément aussi sec que leur sécheresse, aussi amer que leur amertume, aussi désagréable et oppressant que leur propre faible esclavage sous le péché. La grande difficulté dans la voie d'une conversion générale est que les mauvais esprits du monde convertissent si immédiatement l'évangile en leur propre figure.

II. On perçoit ici quelle est la vraie valeur de la condition. Je ne blâme pas, bien sûr, une véritable attention à la condition ; c'est même un devoir. Mais l'idée que nous devons vraiment rendre notre état mauvais ou bon par l'environnement de la vie, et non par ce qui est en nous, viole non seulement le conseil de l'Écriture, mais tout aussi manifestement les préceptes du bon sens ; c'est en effet la grande folie de l'homme. Car un mauvais esprit est nécessairement son propre mauvais état, et cet état sera tout aussi mauvais que l'homme l'est pour lui-même, ni plus ni moins, quoi qu'il arrive. Si le mauvais état est en vous, alors tout est mauvais ; le désordre intérieur fait de toutes choses un élément de désordre même le soleil dans le ciel sera votre ennemi.

III. On découvre dans ce sujet quelle opinion porter sur le sens et la dignité de l'État qu'on appelle parfois misanthropie. Cet état d'esprit très insensé a un remède légitime, et un qui est la vraie raison elle-même, la conviction du péché. La misanthropie et le mal du monde sont le mauvais état ressenti ; la conviction de péché est le mauvais état compris. C'est une misère vaniteuse ; c'est la honte d'une faiblesse, d'une culpabilité et d'un désordre spirituel qui se découvrent.

IV. Il est clair, à ce sujet, que nous avons peu de raisons de nous inquiéter sur des questions qui concernent un lieu de misère future. Le mauvais esprit a le feu et le soufre en lui-même.

V. Le salut de l'homme n'est possible que sur la base d'un grand et radical changement dans son humeur et son esprit les plus intimes. Ce qu'il faut pour la félicité de l'homme, ce n'est évidemment pas un changement de lieu ou de condition, mais un changement dans ce qui fait à la fois du lieu et de la condition ce qu'ils sont.

H. Bushnell, Christ et son salut, p., 278.

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