Psaume 132:9

Que signifiaient ces mots « prêtres » et « saints » pour un Juif ? Pourquoi le Psalmiste perçoit-il un lien si étroit entre la justice de l'un et la joie de l'autre ?

I. Tout un livre du Pentateuque est écrit pour nous dire ce qu'était le prêtre juif et quel travail il faisait. Il ne pouvait rien nommer, rien concevoir. On lui a dit ce qu'il avait à faire. Il a été appelé, comme tous les autres officiers de la république, à être un témoin du Seigneur Dieu d'Israël, de celui qui se révélait à la nation, la délivrant, la gouvernant, la nourrissant, la jugeant.

Le jour des expiations témoignait que le prêtre était saint, tout comme tout homme dans la nation était saint, parce que Dieu l'avait choisi pour être son serviteur, pour faire son œuvre ; et qu'il était tenu de se considérer comme saint sur ce terrain, et sur aucun autre.

II. Nous avons appris, en parlant des prêtres juifs, ce qu'étaient les saints juifs. Étaient-ils les bons hommes, les hommes de choix du pays, ceux qui se démarquent dans un contraste si large et saisissant avec la race au cou raide qui les entoure ? Ils étaient certainement ceux-là, mais seulement parce qu'ils étaient Israélites, et se croyaient Israélites, et revendiquaient les droits des Israélites.

III. Les prophètes font remonter bon nombre des pires corruptions de la nation aux prêtres. Ils représentaient la sainteté de la nation ; s'ils commençaient jamais à s'imaginer que la sainteté était la leur, qu'elle leur appartenait en tant que membres d'une caste par droit héréditaire, on peut imaginer combien bientôt la sécurité prendrait la place de la vigilance, combien facilement ils apprendraient à regarder dans les autres hommes pour les maux qui s'emparaient de leur propre cœur, avec quelle joie ils échapperaient à la morne routine des devoirs qui n'avaient pour eux aucun sens à la grossière indulgence animale.

L'effet de tels spectacles sur l'abaissement du ton du grand public serait progressif et certain. Un esprit sans joie et ingrat serait répandu dans tous les cœurs, visible sur tous les visages. Partout il y aurait un sentiment de mort et d'effroi, une lueur de vie presque nulle part. Afin qu'un tel état de choses n'atteigne pas son pays, le psalmiste a prié : « Que vos prêtres soient revêtus de justice ; que vos saints crient de joie ».

IV. Il y a le même lien qu'autrefois entre l'injustice des prêtres et le manque de joie des saints ou de l'Église. La prière du Psalmiste est encore celle que nous avons le plus besoin d'offrir. Dans toute l'histoire de l'Europe moderne, cette vérité, je pense, est écrite en rayons de soleil : que la dégénérescence du sacerdoce est la cause principale de la dégénérescence des nations ; et cet autre : que la dégénérescence de la prêtrise est toujours liée à l'incrédulité en la justice de Dieu.

FD Maurice, Sermons, vol. vi., p. 237.

Références : Psaume 132:13 ; Psaume 132:16 . G. Brooks, Aperçus de sermons, p. 248. Psaume 132:15 . J. Baldwin Brown, Christian World Pulpit, vol. xvii., p. 57.

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