Romains 6:11

Sur la réalisation de l'idéal.

I. Quelle est la théorie de la condition du chrétien ? Comme vient de l'expliquer l'Apôtre, c'est ceci : Le chrétien est un homme qui, comme son Maître, est déjà mort à tout péché et vivant seulement envers Dieu. Il a cessé, en d'autres termes, d'avoir quoi que ce soit à voir avec le péché. Avec Dieu, il a tout à faire. Cela a résulté, naturellement, de l'union étroite, ou, pour ainsi dire, de l'incorporation, que sa foi a effectuée entre lui et Jésus-Christ.

En théorie, le croyant a tout aussi peu à voir avec le péché que Jésus l'a au ciel ; ce qui nous permet de voir un peu comment saint Paul peut employer ailleurs un langage aussi étonnant sur l'homme mortel que ce « Ressuscité avec le Christ », « Assis avec le Christ au ciel », leur vie cachée avec Lui en Dieu. Telle est la vie chrétienne dans sa conception. Tel doit viser à le devenir de fait.

II. C'est évidemment avec un dessein pratique que l'écrivain invite le chrétien à chérir une telle conception de son propre caractère. Toute vie s'efforce de s'accomplir. Il fait ce qu'il a été fait pour être. Dans la formation morale du caractère, il n'y a pas de meilleur moyen d'atteindre un idéal que d'être persuadé que c'est le véritable idéal pour nous. Mettez la question sous cette forme : Vous êtes un homme censé être en idée mort à tout péché.

Pourtant, dans un cas donné, un mauvais désir vous a dominé. N'y a-t-il pas entre ces deux faits une incongruité, non seulement douloureuse, mais intolérable ? Ils ne peuvent pas s'accrocher ensemble. Une contradiction de fait entre votre position théorique et votre conduite réelle n'est pas un état de choses dans lequel vous pouvez vous reposer. Soit votre idéal doit être abandonné, soit un effort doit être fait pour façonner votre comportement en fonction de celui-ci.

Mais votre idéal est ce que vous n'osez pas abandonner, car ce serait abandonner le Christ. La conclusion devient irrésistible : que ce mauvais désir ne domine plus ainsi sur toi un homme mort à tout péché. Que le croyant pense alors ce qu'il est, afin qu'il devienne ce qu'il devrait être. Brisé du péché, qu'il n'y ait aucune concession faible ou furtive à aucun moment. Vivez uniquement pour l'œuvre de Dieu. Dévouons-nous entièrement à son service pur et bienfaisant.

J. Oswald Dykes, L'Évangile selon saint Paul, p. 172.

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