Comment dites-vous. .. Je suis le fils du sage, le fils des anciens rois ?

Sur la fierté de la naissance

L'accusation que le prophète fait sur les nobles égyptiens peut, avec une certaine justice, être étendue à ceux des temps modernes qui rappellent perpétuellement au monde, directement ou indirectement, la dignité de leurs ancêtres ; et qui, parce qu'ils n'ont aucun mérite vivant dont ils peuvent se vanter, ne cessent de se cacher dans les gloires des morts.

1. Non seulement le monde accorde une grande valeur à la naissance illustre, mais il obtient généralement la préférence sur les talents et les vertus. Il doit y avoir une certaine règle de préséance dans la société, un arrangement de ces prétentions que nous exhibons tous pour l'avis et le respect du public ; et les causes qui confèrent la supériorité doivent être évidentes et non susceptibles d'être erronées ; non des distinctions chimiques, décelables à l'analyse, mais des marques naturelles, perceptibles à l'œil. Telles sont en quelque sorte la richesse et la naissance, dont la notoriété est bien plus grande que celle des talents et des vertus.

2.Mais comment se fait-il que la naissance soit respectée ? L'histoire nous apprend à lier le courage à un nom et le conseil à un autre ; les relier même à un œil ou à un regard ; et il est difficile d'apercevoir le fils ou le descendant d'un homme éminent sans se leurrer dans l'idée que quelque part des vertus aussi bien que quelque trait des traits s'est transmis de l'un à l'autre. Une personne placée dans une situation de vie libérale, au-dessus de la nécessité d'augmenter sa fortune, est censée avoir tiré de l'éducation une intelligence cultivée et un goût moral correct ; faire attention à sa réputation et être digne de confiance ; et, quand une famille a été longtemps dans cette situation, nous leur associons ces qualités beaucoup plus fortement, et sommes susceptibles de concevoir qu'une certaine propriété de sentiment a été transmise, avec les héritages et les terres,

Il est donc bon de se rappeler que le respect que l'humanité accorde à la naissance est fondé sur sa prétendue connexion avec de grandes et aimables qualités ; qu'il est injuste de respirer l'encens sans posséder les attributs auxquels il est offert ; et qu'aucune désapprobation n'est aussi complète que celle qui succède à l'imposture détectée et au regard déplacé.

3. L' orgueil de naissance, en commun avec toutes les autres espèces d'orgueil, est totalement incompatible avec le caractère chrétien, dont l'essence même est l'humilité d'esprit, et, en commun avec toutes les autres espèces d'orgueil, est marqué par des valeurs étroites et erronées. vues de la nature humaine. Les objections particulières à cela sont que la naissance peut souvent s'avérer une source des plus graves malheurs ; qu'à une certaine époque de dépravation, elle donne de l'éclat à la honte, et enflamme le mépris des hommes ; qu'il justifie le douloureux soupçon d'être aimé de nom et non de nature ; que, considérée isolément, sans les vertus qui l'accompagnent parfois et qui l'accompagnent toujours, elle est de toutes les causes d'auto-approbation la moins rationnelle et la moins juste.

4. Bien que l'orgueil soit l'excès de l'auto-approbation, il ne peut finalement reposer que sur l'approbation des autres. C'est toujours sur l'estime d'autrui, présente et future, ou sur un titre, conçu pour être extrêmement fort, que se fonde l'orgueil. Un homme orgueilleux peut ne pas avoir d'estime, mais il doit croire qu'il la possède ou la possédera pendant la vie ou après la mort, ou qu'il mérite de la posséder ; car, s'il se croit méprisable à juste titre, il doit cesser d'être orgueilleux.

Or, tout orgueil procède d'une notion erronée de la méthode par laquelle l'approbation des autres est assurée ; d'une méconnaissance de nous-mêmes et de la sagacité de l'humanité, qui sont si loin d'adopter le standard d'un homme comme le leur, qu'ils valorisent généralement un être humain à l'inverse de ce qu'il se valorise lui-même. Elle procède d'une méconnaissance de cette captivante modestie qui endort la rivalité, et donne à toutes les affections bienveillantes leur libre influence sur le jugement. L'orgueil n'est donc qu'un autre nom pour l'ignorance, parce qu'il faut les moyens les plus myopes et les plus inefficaces pour atteindre son objectif.

5. Les voyageurs nous disent qu'il existe un arbre dont les racines fournissent du pain ou du poison, selon qu'elles sont conduites et préparées. Telle est la nature douteuse de la naissance illustre : elle peut être une bénédiction ou une malédiction, la source de la vertu ou le berceau de la honte ; éminence qu'il doit toujours donner, éminence d'infamie ou éminence de bien. Dieu nous garde de ne pas penser aux jours anciens, si cela nous permet d'ajouter la vertu ou le bonheur ; défendez-nous d'étouffer ce plaisir solennel que nous éprouvons à regarder les morts, si ce plaisir solennel nous apprend à vivre bien.

Si vous considérez la noblesse de naissance comme une promesse à accomplir et une dette à payer à la société ; si vous récompenserez l'humanité, par votre mérite personnel, pour leur amour fervent pour votre nom et vos pères, et pensez que la naissance exaltée est un gage solennel pour une vertu exaltée, une alliance pour un travail honorable et une foi sans tache, un serment prêté à l'ombre des morts , de ne jamais polluer leur sang ou salir leur renommée ; si vous vous empressez de fixer cette admiration des mots et des sons sur quelque fondement plus solide, de refléter sur votre race plus d'éclat que vous n'en prenez, et d'être le chef du peuple en pensée et en action aussi bien que par hasard et par loi, -Alors pense à jamais à la grandeur de ton nom, et à la splendeur des pères de ton père ;

et quand un prophète vous demandera, oui, quand plus qu'un prophète, quand Dieu vous demandera : « Comment avez-vous dit sur la terre, je suis le fils de sages conseillers et d'anciens rois ? vous pouvez répondre : « Nous l'avons dit, sans ignorer que toutes choses sur la terre sont l'ombre d'une ombre et la poussière de la poussière ; mais espérant comme eux marcher dans la loi pure et parfaite de celui qui nous a créés, et faire les bonnes et justes choses que nos pères ont faites autrefois, afin que nous puissions attirer sur nous Tes bénédictions, et finalement prendre part à cette monde cher et inconnu que ton Fils bien-aimé nous a promis en ton nom. ( Sydney Smith, MA )

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