Quel homme est comme Job ?

Estimation de Job par Elihu

Il était naturel que, malgré toute sa révérence pour Job, Elihu soit offensé par la chaleur et la passion de ses paroles, par l'absence de modération et de retenue, et lui dise que "cette passion tendue lui a fait du mal". Sans aucun doute, il est plus facile à un ami sur la rive de garder son sang-froid que pour l'homme qui a été emporté par le flot de la calamité et qui se bat instantanément avec ses courants féroces et ses vagues puissantes.

Job ne doit pas être trop blâmé si, sous le stress de la calamité et piqué par les calomnies sans fondement des amis, il perdait de temps en temps son sang-froid et devenait immodéré à la fois dans ses ressentiments et ses ripostes. En se rappelant la vive agonie qu'il eut à endurer, on peut bien lui pardonner une offense dont il est si facile de s'expliquer ; nous pouvons admettre avec joie, comme Jéhovah lui-même l'a admis, qu'en gros il parlait bien de Dieu ; on peut même admirer la constance et la patience avec lesquelles, dans l'ensemble, il affronta les provocations et les insultes des amis ; et pourtant nous ne pouvons que sentir qu'il a souvent poussé ses inférences contre la justice et la providence divines beaucoup trop loin : comme, en effet, il a lui-même avoué qu'il l'avait fait, quand enfin il a vu l'Éternel face à face, et a porté son juste ressentiment contre le amis à l'excès.

Il y a des moments dans la progression de l'histoire où il semble se délecter de son sentiment de mal et s'en prendre sauvagement à Dieu et à l'homme. Avec un bon tact moral, Elihu avait détecté ce défaut dans son ton et son attitude, et avait découvert où il le menait. ( Samuel Cox, DD )

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