Une pierre.

Le pain de la Parole de Dieu ne doit pas être pétrifié par les prédicateurs

On dit que les œuvres de Pétrarque ont été déposées si longtemps dans le toit de Saint-Marc, à Venise, qu'elles se sont transformées en pierre ; par quel procédé le déposant ne dit pas. Pour beaucoup d'hommes, il pourrait bien sembler que la Parole de Dieu s'était pétrifiée, car ils la reçoivent comme un credo dur et sans vie, une pierre sur laquelle aiguiser les poignards de la controverse, une pierre d'achoppement pour les jeunes débutants, une meule avec laquelle briser la tête des adversaires, à la manière d'Abimélec à Thebez.

Un homme doit avoir une digestion solide pour se nourrir de la théologie de certains hommes ; pas de sève, pas de douceur, pas de vie, mais une précision sévère et une définition sans chair. Proclamé sans tendresse, et argumenté sans affection, l'évangile de tels hommes ressemble plutôt à un missile d'une catapulte qu'au pain de la table d'un père. Les dents sont inutilement cassées sur le grain de la théologie systématique, tandis que les âmes sont affamées.

Transformer des pierres en pain était une tentation de notre Maître, mais combien de Ses serviteurs cèdent volontiers à la tentation bien pire de transformer le pain en pierre ! Va ton chemin, divin métaphysique, jusqu'au cimetière et brise le granit pour McAdam, mais ne t'oppose pas aux esprits aimants qui nourriraient la famille de Dieu avec du pain vivant. La Parole inspirée est pour nous esprit et vie, et nous ne pouvons pas nous permettre de la faire durcir en un énorme monolithe, ou un Stonehenge-sublime spirituel, mais froid ; majestueux, mais sans vie; nous l'aurions de loin plutôt comme notre propre livre de ménage, notre compagnon de sein, le conseiller et l'ami du pauvre. ( CH Spurgeon. )

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