42. Dans leur doctrine Luc ne loue pas seulement en eux la constance de la foi ou de la piété, mais il dit aussi qu'ils se sont constamment livrés à ces exercices qui servent à la confirmation de la foi; à savoir, qu'ils ont étudié continuellement pour profiter de l'écoute des apôtres; qu'ils se sont beaucoup consacrés à la prière; qu'ils utilisaient beaucoup la fraternité et la fraction du pain.

En tant que prière et doctrine touchantes, le sens est clair. La communication ou la fraternité et la fraction du pain peuvent être prises de diverses manières. Certains pensent que la fraction du pain signifie le Dîner du Seigneur; d'autres, certains pensent que cela signifie l'aumône; d'autres que les fidèles ont fait banquet ensemble (138) entre eux. Certains pensent que κοινωνια signifie la célébration de la Sainte Cène; mais je suis plutôt d'accord avec ces autres qui pensent qu'il en est de même de la fraction du pain. Car κοινωνια, à moins qu'il n'y ait quelque peu ajouté, ne se trouve jamais dans ce sens; c'est pourquoi je le renvoie plutôt à la société mutuelle et à la fraternité, à l'aumône et aux autres devoirs de la fraternité. Et ma raison pour laquelle je préférerais avoir la fraction du pain pour être compris du Dîner du Seigneur en cet endroit est la suivante, parce que Luc compte ces choses dans lesquelles le domaine public de l’Église est contenu. Oui, il exprime en ce lieu quatre marques par lesquelles le visage vrai et naturel de l'Église peut être jugé. Cherchons-nous alors la véritable Église du Christ? L'image de celui-ci est peinte de manière vivante et présentée (139) à nous ici. Et il commence par la doctrine qui est, pour ainsi dire, l'âme de l'Église. Il ne nomme pas non plus toutes sortes de doctrines, mais la doctrine des apôtres, c'est-à-dire celle que le Fils de Dieu avait délivrée de leurs mains. Par conséquent, partout où résonne la voix pure de l'Évangile, là où les hommes continuent à la profession, où ils s'exercent à entendre la même chose d'ordinaire pour en profiter, il y a sans aucun doute l'Église.

Par là, nous pouvons facilement comprendre à quel point la vantardise des papistes est frivole, alors qu'ils tonnent avec insouciance (140) le nom de l'Église; tandis que, malgré cela, ils ont corrompu le plus cruellement la doctrine des apôtres. Car s'il est dûment examiné, nous ne trouverons aucune partie saine; et dans la plupart des points, ils font autant de dissidence sur la même chose et ont aussi peu d'accord avec cela que la lumière avec les ténèbres. La règle d'adorer Dieu, qui devrait être extraite de la pure Parole de Dieu seule, n'est faite et rapiécée que (141) parmi les Papistes, de les inventions superstitieuses des hommes. Ils ont traduit dans les mérites des œuvres l'espérance du salut, qui aurait dû reposer en Christ seul. L'invocation de Dieu est entièrement polluée d'innombrables affections profanes des hommes. Enfin, tout ce que l’on entend parmi eux, c’est soit une déformation de la doctrine des apôtres, soit un renversement (et une destruction) manifeste de celle-ci. Par conséquent, nous pouvons aussi facilement réfuter la stupide arrogance des papistes, qu'ils peuvent masquer leurs relations avec le titre de l'Église. Car ceci sera l'état, (142) s'ils ont conservé la pureté de la doctrine, dont ils sont aussi loin que l'enfer est du ciel. Mais ils sont assez sages sur ce point, car ils n'auront aucune controverse sur la doctrine. Mais nous, comme je l'ai dit, pouvons librement mépriser cette vaine visière, [masque], car l'Esprit de Dieu déclare que l'Église doit principalement être (estimée et) discernée par cette marque, si la simplicité ou la pureté de la la doctrine délivrée par les apôtres s'épanouit (et a force) dans la même chose.

En fraternité. Ce membre et le dernier découlent du premier, sous forme de fruits ou d'effets. Car la doctrine est le lien de la fraternité entre nous, et elle nous ouvre aussi la porte vers Dieu, afin que nous puissions l'invoquer. Et la Cène est ajoutée à la doctrine au lieu d'une confirmation. C'est pourquoi Luc ne compte pas en vain ces quatre choses, alors qu'il nous décrira l'état bien ordonné de l'Église. Et nous devons nous efforcer de garder et d'observer cet ordre, si nous voulons vraiment être jugés comme étant l'Église devant Dieu et les anges, et pas seulement pour nous vanter du nom (143) de celui-ci chez les hommes. Il est certain qu'il parle de prière publique. Et pour cette cause, il ne suffit pas que les hommes fassent seuls leurs prières chez eux, à moins qu'ils ne se réunissent pour prier; en quoi consiste aussi la profession de foi.

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