38. Pendant qu'il adorait. Ici, les Juifs s'accordent cette liberté de conjecture à laquelle ils sont toujours habitués à se livrer. Ils inventent un arrimage, que Sennachérib a consulté un oracle, et a demandé pourquoi il ne pouvait pas conquérir les Juifs; que la réponse était, qu'Abraham voulait sacrifier son fils à Dieu; que le tyran, suivant cet exemple, résolut alors de tuer son fils pour apaiser son dieu; et que ses fils, furieux du dessein cruel de leur père, le tuèrent dans le temple de son idole. Mais il n'est pas nécessaire de passer du temps dans de telles conjectures, dans lesquelles les Juifs font preuve d'une impudence excessive.

Ici, il est très important de voir, comme dans une image, la mort malheureuse des tyrans, que le Seigneur détruit sans le libre arbitre des hommes, quand tout semble sur le point d'être renversé par leur violence, et qu'il expose de toute leur puissance à l'universel mépris. Sennachérib, qui était venu en Judée avec une vaste armée, rentre chez lui avec peu de soldats et est conduit en triomphe, pour ainsi dire, par Dieu en vainqueur. Mais la question ne se termine pas ici; car au cœur même de son empire, dans la métropole, dans le temple même, dont la vénération défendait les personnes les plus viles de la foule, il est tué, non par un ennemi étranger, ni par un peuple en état de sédition, non par des traîtres, et en un mot, non par des serviteurs, mais par ses propres fils, afin que le meurtre soit plus honteux. Il faut remarquer que ces gloutons insatiables, qui se vautrent librement dans le sang des autres, sont tués par leurs propres partisans, et sont punis par ceux dont ils auraient dû être en sécurité avant tout. C'est plus choquant que s'ils avaient été mis à mort par des étrangers; mais Dieu punit ainsi la cruauté de ceux qui, dans leur empressement à jouir du pouvoir, n'ont même pas épargné les innocents. Même chez les historiens profanes, nous trouvons divers exemples de ce genre, dans lesquels nous pouvons facilement voir les jugements du Seigneur.

D'ailleurs, l'ambition insatiable de Sennachérib reçoit sa juste récompense, car, tout en étant résolu à élargir ses territoires, il ne peut assurer la paix de sa propre famille, en conduisant ses enfants à vivre en paix; car de sa négligence envers les uns et de son attachement indu aux autres, la conspiration est née. Et non seulement ce tyran fut tué, mais son royaume fut aussi bientôt renversé, comme nous l'avons déjà dit; et, en attendant, afin que son successeur n'ose faire aucune tentative contre les Juifs, Dieu le garda aussi à l'intérieur du pays par des grils internes.

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