1. Écoutez ceci, maison de Jacob. Il adresse maintenant son discours aux Juifs; qui aussi il avait surtout dans ses yeux, dans tout le chapitre précédent; car il n'a pas été envoyé aux Babyloniens, mais il s'adresse à eux de manière à souhaiter que les Juifs, auxquels il avait été spécialement chargé, l'écoutent. En conséquence, il a prédit la destruction des Babyloniens, afin que les Juifs puissent attendre calmement la délivrance, et en même temps ne pas être terrifiés par la grandeur et la puissance de leurs ennemis, (234) et que, s'appuyant sur ces promesses, ils pourraient rester impassibles face à toutes les tentations. Mais parce que les Juifs étaient obstinés et ne croyaient pas à ces promesses, et parce qu'Esaïe avait prévu à quel point leur dureté et leur obstination seraient grandes pendant leur captivité, c'est pour cette raison qu'il les réprouve avec plus de sévérité. Ezéchiel montre encore plus clairement à quel point leur incrédulité était invétérée, lorsqu'ils murmuraient contre Dieu, rejetaient toute confiance et ne se souciaient pas plus des promesses de Dieu que des fables vides. Ce n'est donc pas sans raison qu'Esaïe a utilisé un langage aussi véhément pour montrer qu'ils offraient la plus haute insulte à Dieu en refusant de compter sur sa grâce.

Qui sont appelés par le nom d'Israël. Il s’adresse à «Israël», mais ce qui était en fait faux, et qui à cette époque n’avait rien de plus que le nom «d’Israël»; car il n'emploie pas ce nom honorable pour les mentionner d'une manière respectueuse, mais plutôt pour faire honte à leur fausse vantardise, parce qu'ils n'avaient aucune raison de se glorifier de ce titre vide, de la vérité dont ils étaient largement éloigné. Pourquoi Dieu a-t-il honoré Jacob de ce nom, mais parce qu'il s'est montré courageux et invincible dans l'adversité? Cela est apparu de cette lutte dans laquelle il a combattu avec Dieu; car lorsque le Seigneur essaie par diverses afflictions, il entre, pour ainsi dire, en débat avec nous. (Genèse 32:25.) Comment, alors, ce nom s'appliquait-il à sa postérité, s'ils étaient rejetés et jetaient tout espoir dans l'adversité?

Qui sont sortis des eaux de Juda. Il leur reproche ensuite d'être les descendants des saints pères, tout en étant totalement différents d'eux. Par «les eaux de Juda», il entend métaphoriquement la source et la fontaine d'où les Juifs sont issus; car je n'approuve pas la tentative enfantine des écrivains juifs d'expliquer la métaphore, qui est empruntée d'une manière très naturelle aux eaux qui coulent d'un endroit éloigné.

Qui jure par le nom de Jéhovah. Après les avoir censurés pour être les enfants dégénérés et méchants de saints pères, il ajoute qu'ils prétendent faussement au culte de Dieu et à un semblant de piété dont ils sont très éloignés. Or, comme «jurer» est une sorte d'adoration de Dieu, il met ici un département pour toute la classe, par une figure de style, dans lequel une part est prise pour l'ensemble. Comme les idolâtres offrent une insulte à Dieu, lorsqu'ils jurent par leurs idoles, de la même manière les adorateurs sincères de Dieu rendent honneur à Dieu, en employant son nom dans des serments; car ils reconnaissent qu'ils ont un seul Dieu, au nom duquel ils se glorifient. Mais ici, il attaque les hypocrites qui, la bouche ouverte, se vantaient bruyamment du nom de Dieu, et mentionnaient fréquemment son nom, et pourtant dans leur cœur étaient très opposés à lui. C'est pour cela qu'il dit, ni en vérité ni en droiture, il emploie le mot «justice», pour désigner l'intégrité et la sincérité du cœur, sans lesquelles rien ne peut être acceptable pour Dieu; ou plutôt «justice» et «vérité» sont des termes synonymes; comme s'il avait dit que ce n'était que prétention et hypocrisie de professer qu'ils étaient le peuple du vrai Dieu, parce que leur trahison proclamait ouvertement leur mensonge.

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