10. Et quand Pharaon s'approcha. Moïse laisse entendre que l'alarme était plus forte de sa soudaineté, car aucun messager n'avait précédé, de sorte qu'un temps très court leur fut effectivement accordé pour la préparation. Il n'y avait donc qu'un motif de peur, même dans les cœurs les plus courageux, à moins qu'il n'y ait eu quelque chose de très extraordinaire à leur sujet. Mais ils ont péché doublement; parce que tant l’espoir de l’assistance divine avait abandonné leur cœur que le souvenir des miséricordes de Dieu; et ils s'avancèrent à un tel degré d'ingratitude qu'ils se révoltèrent insolemment contre Dieu et Moïse. Bien qu'il y ait une apparence de deux faits contraires rapportés ici, à savoir, qu'ils ont crié au Seigneur et se sont mutinés contre son ministre; pourtant nous pouvons facilement comprendre que ce cri n'est pas né de la foi ni du sérieux et! affections bien ordonnées, mais qu'elle a été extorquée par une impulsion confuse; puisque le sens naturel pousse tous les hommes, dans leur adversité, à offrir par promiscuité leurs prières à Dieu, bien qu'ils n'embrassent pas sa miséricorde ni ne comptent sur sa puissance. Ainsi David, dans Psaume 107, dit que tous les affligés ont recours à Dieu quand un problème les opprime; parce que Dieu, par la conduite de la nature et par un instinct secret, les attire vers Lui dans leur danger, afin que les plus insouciants et les plus profanes soient rendus plus inexcusables. Pourtant, de cette manière, ils ne rendent pas l'honneur dû à Dieu, bien que par la parole de leur bouche, ils lui demandent d'être sauvés. Il n’est donc guère étonnant que les Israélites, réduits à une telle anxiété, aient offert des prières et des vœux accompagnés du nom de Dieu; d'autant plus qu'il s'était récemment manifesté à eux en tant de miracles, et qu'ils avaient toujours en vue la nuée ou la colonne de feu. Mais leurs cris insensés contre Moïse étaient la preuve évidente que, comme dans la stupéfaction, ils s'étaient précipités sans réfléchir pour invoquer le nom de Dieu. Car l'exposition (154) est déraisonnable que certains donnent, que certains d'entre eux priaient pieusement Dieu, tandis que d'autres de la multitude se mutinaient méchamment contre Moïse; parce que ces deux déclarations sont faites conjointement et ne peuvent pas être référées à des personnes différentes.

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