15. En regardant attentivement, ou, en faisant attention, ou, fournir attentivement, etc. (256) Par ces mots, il laisse entendre qu'il est facile de se détourner de la grâce de Dieu; car ce n'est pas sans raison que l'attention est requise, car dès que Satan nous voit en sécurité ou négligent, il nous contourne instantanément. Nous avons, en somme, besoin d'efforts et de vigilance, si nous voulons persévérer dans la grâce de Dieu.

De plus, sous le mot grâce, il inclut toute notre vocation. Si quelqu'un en déduit que la grâce de Dieu n'est pas efficace, sauf si nous coopérons avec nous-mêmes, l'argument est frivole. Nous savons combien est grande la paresse de notre chair; il veut donc des incitations permanentes; mais lorsque le Seigneur nous stimule par l'avertissement et l'exhortation, il émeut et éveille en même temps nos cœurs, afin que ses exhortations ne soient pas vaines ou disparaissent sans effet. Ensuite, à partir de préceptes et d'exhortations, nous ne devons pas déduire ce que l'homme peut faire de lui-même, ou quel est le pouvoir du libre arbitre; car sans doute l'attention ou la diligence dont l'apôtre demande ici est le don de Dieu.

De peur de toute racine, etc. Je ne doute pas mais qu'il se réfère à un passage écrit par Moïse dans Deutéronome 29:18; car après avoir promulgué la loi, Moïse exhorta le peuple à se méfier, de peur qu'une racine en germination ne porte parmi eux du fiel et de l'absinthe. Il expliqua ensuite ce qu'il voulait dire, c'est-à-dire de peur que quiconque, se félicitant du péché, et comme les ivrognes habitués à exciter la soif, stimulant les désirs pécheurs, ne provoque le mépris de Dieu par l'attrait de l'espérance de l'impunité. C'est la même chose dont l'apôtre parle maintenant; car il prédit ce qui arrivera, c'est-à-dire que si nous laissons pousser une telle racine, elle en corrompra et en souillera beaucoup; non seulement il demande à chacun d'irradier un tel ravageur de son cœur, mais il leur interdit également de le laisser pousser parmi eux. Il ne peut être en effet que ces racines se trouveront jamais dans l'Église, car les hypocrites et les impies sont toujours mêlés au bien; mais quand ils poussent, ils doivent être coupés, de peur qu'en poussant, ils n'étouffent la bonne semence.

Il mentionne amertume pour ce que Moïse appelle le fiel et l'absinthe; mais tous deux voulaient exprimer une racine vénéneuse et mortelle. Depuis lors, c'est un mal si fatal, avec plus d'efforts sérieux, il nous appartient de le contrôler, de peur qu'il ne monte et ne rampe plus loin. (257)

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