6. Pour qui le Seigneur aime, etc. Cela ne semble pas être une raison bien fondée ; car Dieu visite sans discernement les élus aussi bien que les réprouvés, et ses fléaux manifestent sa colère plus souvent que son amour; et ainsi les Écritures parlent, et l'expérience le confirme. Mais pourtant, il n'est pas étonnant que lorsque l'on s'adresse aux pieux, l'effet des châtiments qu'ils ressentent soit mentionné seul. Car quel que soit le degré de sévérité et de colère d'un juge, Dieu peut se montrer envers les réprouvés, chaque fois qu'il les punit; cependant il n'a d'autre fin en vue que pour les élus, mais pour promouvoir leur salut; c'est une démonstration de son amour paternel. De plus, les réprouvés, comme ils ne savent pas qu’ils sont gouvernés par Dieu, pensent pour la plupart que les afflictions viennent du hasard. Comme lorsqu'un jeune pervers, quittant la maison de son père, erre au loin et s'épuise de faim, de froid et d'autres maux, il subit en effet une juste punition pour sa folie, et apprend par ses souffrances le bénéfice d'être obéissant et soumis père, mais pourtant il ne reconnaît pas cela comme un châtiment paternel; tel est le cas des impies, qui s'étant en quelque sorte éloignés de Dieu et de sa famille, ne comprennent pas que la main de Dieu leur tend la main.

Rappelons-nous donc que le goût de l’amour de Dieu envers nous ne peut pas être obtenu par nous sous les châtiments, sauf si nous sommes pleinement persuadés qu’il s’agit de fléaux paternels par lesquels il nous châtie pour nos péchés. Rien de tel ne peut arriver à l'esprit des réprouvés, car ils sont comme des fugitifs. On peut aussi ajouter que le jugement doit commencer à la maison de Dieu; bien que, alors, il puisse frapper aussi bien les étrangers que les domestiques, il avança cependant suffisamment sa main quant à ces derniers pour montrer qu'ils sont l'objet de ses soins particuliers. Mais la précédente est la vraie solution, même que quiconque sait et est persuadé qu'il est châtié par Dieu, doit être immédiatement conduit à cette pensée, qu'il est châtié parce qu'il est aimé de Dieu. Car quand les fidèles voient que Dieu s'interpose dans leur châtiment, ils perçoivent un gage sûr de son amour, car s'il ne les aimait pas, il ne serait pas soucieux de leur salut. C'est pourquoi l'apôtre conclut que Dieu est offert comme Père à tous ceux qui endurent la correction. Car ceux qui frappent comme des chevaux rétifs, ou résistent obstinément, n'appartiennent pas à cette classe d'hommes. En un mot, donc, il nous enseigne que les corrections de Dieu ne sont alors que paternelles, lorsque nous nous soumettons docilement à lui. (248)

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