Bien que le Prophète ait parlé comme s'il n'y avait pas de remède aux maux de Jérusalem, il l'exhorte cependant à rechercher la paix avec Dieu, et s'adresse aux hommes sans remède en son nom. C'est alors la même chose que si Dieu s'arrêtait au milieu de sa colère et disait: «Que faut-il faire? Dois-je détruire la ville que j'ai choisie? Il attribue alors ici à Dieu un sentiment paternel, comme on le retrouve également en plusieurs autres lieux: Dieu paraissait ne pas vouloir procéder à une rigueur extrême en punissant son peuple.

«Hélas! Je vais maintenant me venger de mes ennemis »,
dit-il par Isaïe. (
Ésaïe 1:24)

Il les a appelés ennemis, et à juste titre aussi; car, comme il a été dit auparavant, ils ont cessé de faire la guerre contre lui; mais il parlait avec douleur: «Hélas! dois-je me venger de mes ennemis; Cependant, je les épargnerais volontiers, si c'était possible. Dieu n'est en effet pas sujet au chagrin ou au repentir; mais sa bonté ineffable ne peut nous être exprimée autrement que par un tel mode de parole. De même, en ce lieu, nous voyons que Dieu pour ainsi dire se retient; car il avait auparavant commandé aux ennemis de monter rapidement les murs, de renverser les tours et de détruire toute la ville; mais maintenant, comme s'il s'était repenti, dit-il, Soyez instruit , (168) Jérusalem ; c'est-à-dire: «Ne pouvons-nous pas encore être réconciliés?» C'est comme la conduite d'un père offensé, qui entend punir son fils, et qui désire cependant modérer son mécontentement, et mêler quelque indulgence à la rigueur. Soyez puis instruit ; c'est-à-dire: «Il y a encore place pour la réconciliation, si tu le souhaites; pourvu que tu sois disposé à renoncer à cette perversité par laquelle tu m'as jusqu'à présent provoqué, je prouverai en retour que je suis père.

Il ne fait aucun doute que le but des menaces des prophètes était d'amener le peuple à connaître ses péchés et à demander pardon avec supplice; car pourquoi les incroyants étaient-ils menacés, si ce n'est que Dieu prouva ainsi s'ils étaient guérissables? Il est bien vrai que les réprouvés sont connus de Dieu, et que Dieu ne cherche ni ne cherche à trouver ce qu'il y a dans leur cœur, comme s'il ne connaissait pas leur obstination; mais comme je l'ai déjà dit, Dieu parle ici à la manière des hommes: et il montre aussi quelle est la fin de l'enseignement, qui est de conduire les hommes à la repentance; et cela ne peut se faire sans leur donner l’espoir du pardon et de la réconciliation. Le prophète montre ainsi brièvement ici dans quel but il avait jusqu'ici si terriblement menacé les Juifs, même pour les conduire longuement à la repentance.

De peur que mon âme ne soit arrachée à toi (169) Ici, Dieu montre plus clairement qu'il était encore retenu par l'amour. Il fait sans doute allusion à une similitude que nous avons observée ailleurs; car Dieu soutient le caractère d'époux de son Église; et c'est pourquoi il montre qu'il ne s'était pas encore dépouillé de cet amour qu'un mari a pour sa femme. Car un mari, gravement offensé contre sa femme, ne peut pas immédiatement rejeter son affection conjugale; un sentiment de ce genre restera toujours. Et nous avons vu dans le quatrième chapitre, que Dieu surpasse tous les maris en bonté; car il dit là: «Quand une femme répudiée a trouvé un autre mari, le premier la recevra-t-il à nouveau? Reviens à moi, prostituée, reviens à moi, trompette et adultère, et je suis prêt à te pardonner. C'est le même chemin que Dieu poursuit ici: «Sois instruit, Jérusalem, de peur que mon âme ne s'éloigne entièrement de toi». comme s'il avait dit: «Même si je suis maintenant en colère et que j'ai résolu de punir sévèrement ta perfidie et ta rébellion, je serai encore réconcilié avec toi, à condition que tu reviennes. Et il est ajouté, De peur que je ne fasse de toi une terre désolée, une terre inhabitée

Le Prophète en bref montre dans ce verset que, si gravement offensé que Dieu fût avec son peuple, il y avait encore un espoir de pardon; car il serait favorable au peuple, s'il se retournait et confessait humblement ses péchés, et cherchait à revenir en faveur avec lui. Ça suit -

Continue après la publicité
Continue après la publicité